Il n’y a pas eu de suspense. Juste un choc. Un frisson. Et un silence lourd à l’Arène nationale ce dimanche. En quelques secondes, Jackson de Guédiawaye a mis fin au combat. Et, avec lui, à une légende. Bombardier, l’un des derniers géants d’une époque dorée de la lutte sénégalaise, s’est effondré. Non pas simplement sur la terre battue du stade, mais dans l’histoire.
Ce n’est pas la chute qui a marqué les esprits, mais ce qu’elle annonçait. Quelques minutes après, le colosse de Mbour a pris le micro. D’une voix posée mais émue, il a livré ses derniers mots de lutteur : « J’arrête ma carrière à partir d’aujourd’hui. Je vais accompagner les jeunes lutteurs mbourois et me concentrer sur le MMA. »
Une déclaration sobre, digne, à l’image de celui qui a longtemps imposé son règne par la force tranquille de ses poings et la constance de ses victoires. Face à un adversaire plus jeune et explosif, Bombardier n’a pas tenu. La jambe a fléchi, le corps a cédé, mais l’homme, lui, est resté debout dans la défaite.
Deux fois roi des arènes, tombeur de monstres sacrés comme Yékini, Balla Gaye 2 ou Eumeu Sène, le B52 quitte les enceintes de sable avec un palmarès que peu égaleront. Sa puissance, son endurance et sa longévité auront façonné toute une génération.
Mais loin de se retirer totalement, Bombardier veut transmettre. « Je veux transmettre mon expérience, encadrer les jeunes, et continuer de représenter le Sénégal à travers d’autres disciplines », a-t-il promis. Une page se tourne. Une autre commence. Bombardier quitte l’arène, mais pas le combat.
     
 
   
  