Le président français Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi soir que la France reconnaîtra officiellement l’État de Palestine lors d’une allocution solennelle prévue en septembre prochain à l’Assemblée générale des Nations unies. Une décision symbolique et diplomatique majeure, annoncée dans un contexte de tensions croissantes au Proche-Orient.
Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, le chef de l’État affirme que « la paix est possible », appelant une nouvelle fois à « un cessez-le-feu, la libération de tous les otages et une aide humanitaire massive ». Il ajoute : « Il faut garantir la démilitarisation du Hamas, sécuriser et reconstruire Gaza. Il faut enfin bâtir l’État de Palestine, assurer sa viabilité et permettre qu’en acceptant sa démilitarisation et en reconnaissant pleinement Israël, il participe à la sécurité de tous au Proche-Orient. »
La France coprésidera également avec l’Arabie saoudite une conférence internationale au niveau des chefs d’État et de gouvernement, dans le but de relancer la solution à deux États — israélien et palestinien — longtemps défendue par la communauté internationale.
Cette annonce intervient alors qu’Israël subit une pression internationale accrue pour mettre fin à la crise humanitaire à Gaza. Depuis le blocus imposé en mars, et très partiellement assoupli fin mai, les 2,2 millions d’habitants de l’enclave palestinienne sont confrontés à de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.
Près de 150 pays reconnaissent déjà l’État de Palestine, dont dix États membres de l’Union européenne. L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont rejoint ce groupe en mai 2024. La Suède, la Pologne, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, Chypre et Malte avaient précédé cette décision.
Sur le terrain, le conflit demeure sanglant. L’offensive israélienne lancée après l’attaque du 7 octobre 2023, attribuée au Hamas, a fait plus de 58.000 morts à Gaza, selon les chiffres du ministère de la Santé palestinien, jugés crédibles par l’ONU. Côté israélien, 1.219 personnes ont été tuées, principalement des civils. 49 otages sont toujours détenus à Gaza, dont 27 sont présumés morts, d’après l’armée israélienne.
Ce jeudi, l’émissaire américain Steve Witkoff a confirmé l’échec des négociations menées au Qatar en vue d’un cessez-le-feu et d’un accord de libération des otages.
L’annonce d’Emmanuel Macron pourrait marquer un tournant diplomatique dans la position française, longtemps prudente sur la reconnaissance formelle de l’État palestinien.