Après plus de trois décennies sous la houlette du Comité national de gestion (CNG), la lutte sénégalaise amorce une profonde mutation. À partir du 31 juillet 2025, un processus en quatre étapes mènera à la création d’une Fédération sénégalaise de lutte (FSL), symbole d’une volonté politique forte de modernisation et de professionnalisation de ce sport emblématique.
Une transformation historique en quatre temps
La lutte sénégalaise, véritable pilier culturel et sportif du pays, s’apprête à vivre une page historique de son évolution. Portée par la ministre des Sports Khady Diène Gaye, la création de la Fédération sénégalaise de lutte (FSL) ambitionne de refonder les bases d’un sport trop longtemps administré sans réforme majeure.
Phase 1 : recenser pour mieux structurer (31 juillet – 8 août 2025)
Le coup d’envoi de cette refondation débute avec un recensement complet des écuries et associations de lutte à travers tout le pays. Cette opération permettra d’avoir une cartographie précise du paysage de la lutte sénégalaise, une étape indispensable pour bâtir une organisation cohérente et représentative.
Phase 2 : asseoir les bases juridiques (12 – 24 août 2025)
La deuxième phase sera consacrée au cadrage juridique. Statuts, règlements et textes fondateurs seront rédigés et validés afin de doter la future fédération d’un socle légal robuste. Une étape cruciale pour garantir la transparence et la légitimité de la nouvelle structure.
Phase 3 : décentralisation et représentativité (1er – 28 septembre 2025)
La structuration territoriale suivra, avec l’organisation d’élections locales pour désigner les représentants régionaux de la FSL. Cette étape traduit une volonté claire de décentraliser la gouvernance de la lutte et de donner une voix à tous les acteurs du terrain.
Phase 4 : élire une direction nationale (15 septembre – 8 novembre 2025)
Enfin, le processus s’achèvera par l’élection de la direction nationale de la Fédération. Les candidatures seront déposées, les candidats défendront leurs projets, et les membres désignés lors des étapes précédentes éliront les nouveaux dirigeants du sport.
Un tournant salué par les acteurs de la lutte
Selon le média Senego, cette réforme ambitieuse est perçue comme une avancée majeure par les professionnels et passionnés de lutte. Elle répond à un besoin urgent de régulation, de professionnalisation et de démocratie au sein de la discipline. La création de la FSL ne se contente pas de remplacer le CNG : elle ouvre une ère nouvelle, où la lutte sénégalaise pourra enfin se structurer à la hauteur de son importance dans la société.
Un défi politique et culturel
Au-delà de l’aspect sportif, cette réforme incarne une volonté politique forte : moderniser un pan essentiel du patrimoine culturel sénégalais. La transition vers la FSL ne sera pas qu’un changement d’organigramme, mais bien une refondation en profondeur d’un sport qui, tout en restant enraciné dans la tradition, aspire désormais à un avenir plus structuré, équitable et durable.