S’il existe un modèle de développement fulgurant à étudier de près, voire à adopter pour les pays africains, notamment le Sénégal, c’est bien celui de la République Populaire de Chine. Ce pays, en quelques décennies, est parvenu à transformer son économie, moderniser ses institutions et améliorer considérablement les conditions de vie de sa population.
Lors d’une immersion en Chine, des journalistes et communicants sénégalais ont pu découvrir les ressorts de ce succès à travers une conférence sur la philosophie de gouvernance des dirigeants chinois, animée par l’ancien ambassadeur de Chine au Gabon, M. Sun Jiwen.
Depuis sa création en 1921, le Parti Communiste Chinois (PCC) dirige le pays autour d’une philosophie unifiée, avec une forte planification étatique. En plus d’un siècle, la Chine a connu 14 plans quinquennaux, dont les résultats sont, selon M. Sun Jiwen, « plus que satisfaisants ». Ce modèle de gouvernance centralisé mais pragmatique a permis une stabilité politique et un pilotage stratégique du développement.
Le modèle chinois repose aussi sur la souveraineté alimentaire, grâce à des réformes agraires ambitieuses et une politique de modernisation du secteur agricole. En parallèle, le système de santé a été renforcé pour couvrir l’ensemble du territoire, notamment en zone rurale, garantissant un accès aux soins pour des centaines de millions de personnes.
Dès les années 1950, la Chine a engagé une politique volontariste d’alphabétisation des femmes. Plus de 16 millions de femmes, soit presque l’équivalent de la population du Sénégal ont été alphabétisées, émancipées et intégrées dans tous les secteurs économiques. Cette inclusion massive a été un moteur du développement global du pays.
Malgré sa place parmi les trois premières puissances économiques mondiales, la Chine continue de faire face à des défis internes, notamment une pauvreté persistante dans certaines régions. Pour y remédier, une politique ciblée d’éradication de la pauvreté extrême a été mise en place. En l’espace de trois ans seulement, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté est passé de 70 millions fin 2015 à 16,6 millions fin 2018. Le gouvernement chinois espère que le 15e Plan Quinquennal, qui débutera en 2026, permettra de réduire drastiquement, voire d’éliminer cette pauvreté résiduelle.
Certes, les contextes sénégalais et chinois sont très différents, tant sur le plan historique que sociopolitique. Toutefois, les piliers du modèle chinois, planification à long terme, inclusion des femmes, souveraineté alimentaire, accès aux soins, et lutte contre la pauvreté peuvent inspirer des politiques publiques au Sénégal. Il ne s’agit pas de copier un modèle étranger, mais d’adapter les meilleures pratiques aux réalités locales, dans une logique de coopération Sud-Sud.