Les preuves réunies par les enquêteurs sont sans appel et ne souffrent d’aucun doute. Le site, sur lequel les vidéos étaient diffusées, est d’ailleurs « down » depuis hier, vers 18 heures.
Libération a révélé hier l’arrestation de El Hadj Babacar Dioum, soupçonné par la DSC d’être le fameux « Kocc Barma » traqué depuis 2018. Comme nous l’indiquions, des centaines de sextapes ont été retrouvées dans son ordinateur lors de son arrestation dans son domicile familial, objet d’ailleurs d’une perquisition hier.
Le mis en cause, as de l’informatique, reconnaît la détention des vidéos en cause, mais tente de faire croire qu’il ne serait pas « Kocc Barma ». Pour les enquêteurs, c’est plus qu’une certitude : il s’agit bien de lui et les preuves techniques l’attestent formellement.
Dans cette affaire, les enquêteurs de la DSC sont… entrés par la grande porte. Contrairement aux coups avortés dans le passé, les policiers ont d’abord réuni des éléments irréfutables avant de mettre la main sur El Hadj Babacar Dioum. En effet, ils ont carrément pris le contrôle des serveurs du Babiporno (ex-Seneporno) fermés officiellement hier vers 18 heures.
Après le contrôle du site, les policiers ont obtenu des facturations publicitaires adressées à El Hadj Babacar Dioum. En pistants l’argent, ils sont remontés à un compte personnel à son nom dans une banque logée à la CBAO utilisé dans des plateformes suspectes. Il est à noter que plus de 5 avocats se sont constitués pour la défense d’El Hadj Babacar Dioum qui rejette en bloc les accusations.
Entre 2018 et aujourd’hui, près de 5 000 plaintes, déposées contre lui, ont été répertoriées entre la police et la gendarmerie. Parmi les présumées victimes de « Kocc Barma », on compte toutes les catégories sociales et professionnelles : anciens ministres, journalistes, animateurs-vedettes, stars de la musique, avocats, influenceurs, cadres, simples particuliers…
Au-delà de l’exploitation, du chantage, de la diffusion de données à caractère personnel, les policiers disent aussi enquêter sur un éventuel réseau dont le mis en cause est une des têtes. Il est actuellement âgé de 38 ans. Il est en garde à vue en ce moment. Libération promet de revenir en détail sur cette vaste affaire.