Une vidéo diffusée récemment sur une plateforme numérique a relayé les propos de Monsieur Serigne Modou Gueye, ancien détenu, affirmant avoir été injustement maintenu en détention durant six années, et tenant pour responsable un magistrat cité nommément dans l’extrait. Cette déclaration, largement partagée sur les réseaux sociaux, appelle quelques précisions factuelles utiles au bon éclairage de l’opinion.
Origine de l’affaire
Les faits à l’origine de cette procédure remontent à l’année 2019, dans un contexte criminel particulièrement grave. Une bande de sept personnes, parmi lesquelles figurait Serigne Modou Gueye, a été inculpée pour vol qualifié commis la nuit, en réunion, avec usage d’arme, infraction aggravée par le meurtre du gardien du marché de Thiaroye.
L’enquête, menée par le commissariat de Thiaroye, avait permis de mettre au jour le vol de marchandises (notamment des bidons d’huile et des sacs de riz), lesquelles auraient été revendues à un commerçant identifié.
À la suite de cette enquête, les mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt en septembre 2019, dans le cadre d’une procédure criminelle.
Déroulement judiciaire
Le traitement de ce dossier s’est étendu sur plusieurs années, impliquant l’intervention successive de plusieurs juges d’instruction, conformément à l’organisation ordinaire des cabinets.
Il ressort des vérifications effectuées que :
• Le magistrat mentionné dans la vidéo n’était pas en fonction au moment du placement sous mandat de dépôt en 2019.
• Il a été affecté au cabinet d’instruction un an plus tard, en octobre 2020, et y est resté jusqu’en 2023.
• Deux autres magistrats lui ont succédé dans le traitement du dossier, dont l’un a procédé à la clôture de l’instruction.
• Le procès s’est tenu en janvier 2025 devant la chambre criminelle.
• À l’issue de ce procès, Serigne Modou Gueye a été acquitté, tandis que d’autres prévenus, dont un individu surnommé « King », ont été condamnés à des peines de 15 à 18 ans de réclusion criminelle.
Par ailleurs, certaines personnes citées dans ce même dossier attendent encore d’être jugées dans le cadre d’autres procédures pénales, distinctes mais connexes. C’est notamment le cas de la dénommée Fatou Cissé, qui avait été inculpée puis acquittée dans le dossier initial.
Il convient de souligner que toutes les personnes citées dans cette affaire entretenaient des liens entre elles et fréquentaient régulièrement le domicile de Fatou Cissé, ce qui avait été relevé comme un élément de contextualisation lors des premières investigations.
Conclusion
Cette mise au point vise simplement à replacer les responsabilités et les séquences judiciaires dans leur chronologie exacte. Toute mise en cause publique d’un acteur judiciaire doit être fondée sur des faits vérifiables et replacés dans leur contexte procédural. Il en va de la clarté de l’information, mais aussi du respect dû à l’institution