Le Premier ministre Ousmane Sonko a de nouveau fait entendre sa voix, ce jeudi, à l’occasion de l’installation du Conseil national de son parti, le Pastef. Dans un discours offensif, il s’est attaqué sans détour à certains segments de la société civile sénégalaise, tout en apportant une mise au point virulente sur sa prétendue demande d’audience adressée à l’Union des magistrats du Sénégal (UMS).
Visiblement agacé, le chef du gouvernement a dénoncé une certaine porosité entre des acteurs de la société civile et les sphères du pouvoir. « Ils ne s’opposent pas, ils ne se battent pas. Et quand tu conquiers le pouvoir, ils veulent co-gouverner avec toi », a-t-il lancé, pointant du doigt ceux qui, selon lui, n’assument plus leur rôle d’interpellation et de contre-pouvoir.
Allant plus loin, Ousmane Sonko a plaidé pour une réforme du mode de financement des organisations de la société civile, à l’image de ce qui est déjà en vigueur pour les partis politiques. « Nous devons prendre une loi pour interdire le financement extérieur à l’image des partis politiques », a-t-il suggéré, estimant que ces structures, tout en siégeant aux réunions de l’État et accédant aux rapports officiels, rendent compte à des bailleurs de fonds étrangers.
Réponse sèche à l’Union des magistrats
Le Premier ministre a également tenu à éclaircir les rumeurs selon lesquelles il aurait sollicité une rencontre avec l’UMS. « Que me vaudrait une audience avec l’Union des magistrats ? », a-t-il réagi. Et de poursuivre : « On prétend que je leur ai demandé une audience… Pour quoi faire ? Il y a deux ans, sous l’ancien régime, on leur a fait faire n’importe quoi. Ils n’ont jamais bronché. »
Dans un ton sans équivoque, le leader du Pastef a contesté l’idée d’une justice exclusivement contrôlée par le corps judiciaire. « La justice ne leur appartient pas, et il faut que les choses soient claires », a-t-il affirmé.
« C’est nous qui orientons l’administration »
Sonko a, par ailleurs, rappelé la prééminence du pouvoir exécutif dans la conduite des affaires publiques. « Nous sommes l’État, et c’est nous qui orientons l’administration. C’est ça, la logique des choses », a-t-il martelé, soulignant ainsi son attachement à une gouvernance affirmée et à une administration alignée sur les choix politiques du gouvernement.
Cette nouvelle sortie du Premier ministre confirme son intention de poursuivre une ligne politique sans concessions, en tenant à distance les influences extérieures et en réaffirmant la souveraineté des institutions.