L’industriel canadien et l’État malien se livrent depuis des mois à un bras de fer autour du complexe de Loulo-Gounkoto, un des plus importants gisements aurifères au monde, détenu à 80% par le groupe minier et à 20% par le Mali.
Mi-janvier, la junte au pouvoir avait saisi plus de trois tonnes d’or sur le site, contraignant Barrick à suspendre ses opérations et à fermer en avril ses bureaux à Bamako.
Mi-juin, le tribunal de commerce de Bamako a décidé de placer le site sous administration provisoire pour six mois, et a nommé un ancien ministre de la Santé, Zoumana Makadji, comme administrateur provisoire.
La junte réclamait cette mesure pour relancer les activités d’extractions à l’arrêt depuis janvier sur le site.
Jeudi, une source administrative a affirmé à l’AFP que les autorités ont lancé la mise en vente d’une partie du stock d’or, sans plus de détails.
« L’administrateur provisoire cherche les moyens financiers (pour) faire redémarrer » l’exploitation du site, a-t-il dit sous couvert d’anonymat.
Une autre source a confirmé l’information à l’AFP, affirmant que cette décision s’expliquait par le besoin de « trouver des ressources » pour payer les salaires des employés.
C’est la première mesure majeure prise par M. Makadji depuis sa prise en charge officielle du site.
La junte, arrivée au pouvoir après deux coups d’État en 2020 et 2021, impose une pression démultipliée aux groupes miniers étrangers, surtout occidentaux. Elle a réformé en 2023 le code minier du pays.
Les militaires cherchent à obtenir une part plus importante des revenus générés par les activités extractives, y compris celles du complexe souterrain et à ciel ouvert de Loulo-Gounkoto.
Selon Barrick, 85 millions de dollars ont déjà été versés à l’Etat malien en octobre dans le cadre des négociations. L’entreprise a lancé en janvier une procédure d’arbitrage international.