Une opération de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT), antenne de Saly, a permis l’interpellation d’une femme de nationalité étrangère soupçonnée d’être au cœur d’un réseau de traite des personnes à des fins d’exploitation sexuelle. La mise en cause a été déférée ce vendredi devant le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Mbour.
L’affaire a débuté par la mise à disposition d’une femme auprès de l’antenne de la DNLT de Kédougou, le 1er juillet 2025. Cette dernière, également de nationalité étrangère, a affirmé avoir été exploitée sexuellement durant une longue période par une de ses compatriotes résidant à Joal. Elle a expliqué s’être libérée de cette emprise après avoir versé à la suspecte une somme de deux millions cinq cent mille (2 500 000) francs CFA, équivalente au « remboursement » exigé.
Dans sa déposition, la victime présumée a déclaré que d’autres jeunes femmes étaient toujours sous le contrôle de la mise en cause, qui les exploiterait sexuellement dans le quartier Caritas à Joal. Elle s’est dite prête à collaborer avec les autorités, en fournissant des informations précises sur l’adresse du domicile concerné, où se trouveraient trois jeunes filles nigérianes présumées victimes de traite.
Une opération ciblée et des éléments accablants
Sur la base de ces renseignements, une opération de terrain a été menée par la DNLT de Saly. Celle-ci a abouti à l’arrestation de la suspecte principale et à la mise à l’abri de trois jeunes filles nigérianes, hébergées dans le domicile désigné et soupçonnées d’être exploitées sexuellement.
Les premiers éléments de l’enquête suggèrent l’existence d’un système structuré de traite et de proxénétisme. Des transferts d’argent totalisant plus de 3,9 millions de francs CFA ont été identifiés, comme ayant été reversés à la mise en cause au titre de gains issus de l’exploitation présumée.
Dans le cadre des investigations, une réquisition judiciaire a été adressée à une plateforme de services de paiement mobile pour le gel d’un compte Mobile Money contenant plus de 1,4 million de francs CFA, soupçonné d’être lié aux activités illicites.
Déferrement et poursuite de l’enquête
À l’issue de sa garde à vue, la mise en cause a été conduite devant le parquet du tribunal de grande instance de Mbour ce vendredi 4 juillet à 9h00. Elle fait l’objet d’une procédure judiciaire pour association de malfaiteurs et traite des personnes.
Les services compétents poursuivent leurs investigations afin de démanteler l’ensemble du réseau et d’identifier d’éventuels complices, dans un contexte où la lutte contre les formes modernes d’esclavage demeure une priorité nationale.
La DNLT rappelle son engagement indéfectible à protéger les victimes de la traite et à poursuivre sans relâche les auteurs de ces crimes graves contre la dignité humaine.