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Recalé par un papier, Privé de Bac, il s’ouvre le ventre : le cri de sang d’un élève blessé par l’injustice

Recalé par un papier, Privé de Bac, il s’ouvre le ventre : le cri de sang d’un élève blessé par l’injustice

À Thiadiaye, le rêve d’un diplôme s’est transformé en cauchemar. Dans un geste aussi tragique que bouleversant, A. Faye, élève en classe de Terminale, a tenté de mettre fin à ses jours après avoir été exclu des épreuves du baccalauréat 2025 pour une irrégularité administrative. “L’Observateur” retrace les détails d’un drame scolaire qui ébranle tout le pays.

 

Il rêvait d’un diplôme. Il a trouvé le sang.

 

Ce vendredi 27 juin 2025, A. Faye, élève en Terminale au lycée de Thiadiaye, a tenté de mettre fin à ses jours. Âgé de 23 ans, il s’est poignardé dix fois à l’abdomen avant de se trancher la gorge. Un acte d’une violence inouïe, né d’une décision administrative : l’exclusion pure et simple de la session du baccalauréat en raison d’un extrait de naissance jugé non conforme.

 

Selon les informations publiées par L’Observateur, le jeune homme aurait été notifié de cette exclusion quelques semaines avant les épreuves. Mais au lieu d’abandonner, A. Faye s’est accroché à ses cahiers, poursuivant assidûment les cours, comme pour conjurer le sort, ou espérer un miracle. Un silence pesant, une douleur rentrée. Jusqu’à ce que tout explose.

 

 

Un huis-clos silencieux et sanglant

 

 

Ce jour-là, après les derniers cours de préparation, il rentre chez lui, apparemment comme à son habitude. Rien ne laissait présager le drame. Il ne claque pas la porte. Il ne crie pas. Il s’enferme dans sa chambre. Et là, armé d’un couteau, il ouvre son ventre dans un geste désespéré. Ses entrailles s’échappent. Mais la mort ne vient pas.

 

Alors, A. Faye tente une ultime délivrance. Il se tranche la gorge. Le sang coule. Il s’effondre. Le souffle court, entre la vie et la mort.

 

C’est un gémissement, faible mais perceptible, qui alerte son oncle. En découvrant la scène, l’homme hurle, alerte la maison, les voisins, tout le quartier. Les secours s’organisent dans l’urgence. A. Faye est d’abord conduit au centre de santé de Thiadiaye, puis transféré à l’hôpital Thierno Mouhamadoul Mansour Barro de Mbour, où il est placé en soins intensifs. Son pronostic vital reste engagé.

 

 

Le poids d’un rêve fracassé

 

 

Selon l’enquête ouverte par la brigade de gendarmerie de Thiadiaye, le jeune homme n’a pas supporté d’être écarté des épreuves du Bac pour un extrait de naissance déclaré non conforme. Pour lui, ce n’était pas qu’un document. C’était la clé d’un avenir qu’il s’était acharné à bâtir, jour après jour, malgré les obstacles.

 

Dans les colonnes de L’Observateur, des enseignants témoignent de leur choc : “Il n’avait montré aucun signe de détresse. Il était studieux, discipliné, déterminé.” Aucun repli, aucune plainte. Juste un silence lourd, celui des jeunes qui portent le poids de leurs rêves seuls, sans bruit.

 

 

Une tragédie nationale en miniature

 

 

Le cas d’A. Faye, aussi isolé soit-il, soulève des questions profondes sur l’état de notre système éducatif, sur les procédures administratives rigides et parfois aveugles, et surtout sur le silence dans lequel se noient les souffrances des élèves.

 

Combien sont-ils, ces jeunes qui s’accrochent à l’école comme à une bouée, dans l’espoir d’un avenir meilleur ? Combien sont recalés pour un simple papier, sans recours, sans voix, sans accompagnement ?

 

Le drame de Thiadiaye n’est pas une anomalie. Il est un miroir. Et peut-être un cri d’alerte.


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