Un vaste réseau de falsification de documents administratifs vient d’être mis à nu par la Sûreté urbaine du Commissariat central de Dakar. Trois individus ont été interpellés dans le cadre de cette affaire, qui met en lumière un trafic bien organisé au profit de ressortissants étrangers en quête de cartes nationales d’identité sénégalaises.
Les arrestations font suite à une saisine de la Direction de l’Automatisation des Fichiers (DAF), alertée par la découverte de faux extraits de naissance utilisés pour obtenir frauduleusement des pièces d’identité. Convoqués par les enquêteurs, les mis en cause ont reconnu les faits, déclarant avoir acheté ces documents falsifiés pour une somme de 75 000 francs CFA.
L’enquête a rapidement permis de remonter jusqu’au cerveau présumé de l’opération, un individu domicilié à Niangue. Une perquisition à son domicile a conduit à la saisie d’un important lot de faux documents administratifs, illustrant l’ampleur du système de fraude :34 certificats de domicile vierges, 1 certificat de bonne vie et mœurs, 1 copie de permis de conduire, 3 copies de passeports sénégalais, 17 extraits de naissance vierges, 24 copies de cartes nationales d’identité, 7 extraits de naissance remplis avec de faux cachets, 7 copies littérales vierges portant cachets et signatures, 2 copies littérales remplies et 9 cartes d’identité scolaires vierges avec cachets et signatures
Les trois personnes interpellées ont été placées en garde à vue pour les infractions suivantes : faux et usage de faux portant sur des documents administratifs, faux en écriture publique, et complicité de ces chefs.
Selon une source policière, l’enquête se poursuit pour identifier d’éventuels complices, notamment au sein d’administrations ou de structures ayant facilité ou fermé les yeux sur ces pratiques. L’objectif affiché est clair : démanteler entièrement le réseau et traduire tous les responsables devant la justice.
Ce nouveau coup de filet rappelle l’urgence de renforcer les dispositifs de sécurisation des documents d’état civil au Sénégal, dans un contexte où la fraude documentaire menace à la fois la sécurité nationale et la crédibilité des institutions.