La région connaît une recrudescence de violences depuis plusieurs mois entre éleveurs peuls musulmans et agriculteurs sédentaires, principalement chrétiens, pour le contrôle des terres et des ressources.
Bien que souvent présentés comme des affrontements communautaires, ces conflits résultent en réalité de dynamiques bien plus complexes: des rivalités foncières aggravées par le changement climatique, la prolifération des armes légères et l’absence de réponses durables de la part de l’État nigérian.
« Je peux confirmer que 10 personnes ont été tuées dans le village de Jwangur. Nous procédons maintenant aux enterrements », a déclaré à l’AFP le président du conseil du gouvernement local de la zone de Bokkos, Amalau Samuel.
Les assaillants ont pris d’assaut le village dans la nuit de jeudi à vendredi et ouvert le feu, a-t-il expliqué.
Un survivant, Maren Joseph, a raconté avoir entendu des tirs vers minuit. « Nous dormions lorsque nous avons entendu des coups de feu, et au matin 10 personnes ont été retrouvées mortes », a-t-il dit à à l’AFP.
Dans la zone voisine de Mangu, cinq personnes ont été tuées dans une attaque distincte, selon Emmanuel Bala, président du conseil du gouvernement local.
« Cinq personnes ont été tuées dans leurs fermes par des bandits suspectés de fuir de l’État de Benue », où plus de 100 personnes avaient été tuées la semaine dernière, a déclaré M. Bala.
« Les tueurs ont utilisé des couteaux pour massacrer leurs victimes », a-t-il ajouté.
Au moins 20 autres personnes avaient déjà été tuées la semaine dernière dans la zone de Mangu.
Venu mercredi dans l’État de Benue (centre) pour apporter son soutien aux populations locales après le massacre de la semaine dernière, le président Bola Tinubu a ordonné aux forces de sécurité de lutter contre la violence embrasant la région.