Joal Fadiouth, ce jeudi 19 juin 2025 – La tension monte d’un cran à Joal, où les populations, réunies en collectif, ont lancé un énième cri d’alerte contre l’implantation de l’usine de farine de poisson « Oméga Fishing », accusée de ravager leur environnement, leur santé et leur économie locale.
Face à la presse, Mamadou Wagane Faye et Papa Ndiaye, porte-parole du collectif contre l’usine qui nous tue, ont dénoncé avec une rare vigueur ce qu’ils qualifient de « désastre silencieux couvert par les autorités ». Selon eux, la passivité de l’État face à ce qu’ils considèrent comme un scandale environnemental et sanitaire est « tout simplement inacceptable ».
« Depuis l’implantation de cette usine, une odeur nauséabonde empêche élèves et enseignants de tenir normalement les cours. Pire, des cas d’avortements ont été signalés chez des femmes du voisinage », a déclaré Mamadou Wagane Faye au micro de Dakaractu Mbour.
Dans leur plaidoyer, ils soulignent que ce phénomène n’est pas isolé : Ndoukhoura Peul, Cayar, Gandiol, Sandiara… autant de localités déjà affectées par ce type d’unités industrielles, « qui poussent comme des champignons sans aucun respect pour la santé des citoyens et l’équilibre écologique ».
« Ces usines exploitent les petits poissons, essentiels à notre pêche artisanale. À ce rythme, il ne restera plus rien dans nos eaux, ni pour nous nourrir ni pour vivre », a ajouté Papa Ndiaye, également au micro de Dakaractu Mbour.
Les membres du collectif ne comptent pas baisser les bras. Grâce à l’appui de l’ONG Greenpeace, qui a initié une tournée nationale de sensibilisation, leur lutte s’inscrit désormais dans un combat national contre ce qu’ils appellent « l’ennemi de l’environnement ».
« Pendant que ces usines engrangent des millions, nous perdons notre santé, nos ressources, et parfois même la vie, dans le silence le plus total », ont-ils dénoncé en chœur au micro de Dakaractu Mbour.
Les populations exigent la délocalisation immédiate de l’usine Oméga Fishing, et rappellent qu’au-delà de la rentabilité économique, le droit à un cadre de vie sain et durable reste un droit fondamental.