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TGI de Thiès : Un père accusé de viol sur sa fille de 13 ans, l’affaire d’inceste remonte à 2022

TGI de Thiès : Un père accusé de viol sur sa fille de 13 ans, l’affaire d’inceste remonte à 2022

 L’affaire A. Ndiaye, jugé pour viol et pédophilie sur sa propre fille, a tenu en haleine la Chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Thiès durant plus de quatre heures. Après trois ans de détention préventive, le prévenu, âgé de 42 ans, a comparu le lundi 2 juin. Devant la barre, il a nié les faits, accusant sa belle-mère d’être à l’origine de cette machination, affirmant que celle-ci s’était toujours opposée à son mariage avec sa fille.

L’épouse du prévenu, A. Karé, s’attendait à ce que la victime confirme les accusations portées contre son père. Elle a été stupéfaite d’entendre sa fille disculper ce dernier et contredire formellement les premières accusations, qui remontent à 2022.

Le revirement de la victime : « Ma grand-mère a tout manigancé »

Dans sa parution de ce vendredi, L’Observateur revient sur cette histoire complexe qui a fait couler beaucoup d’encre. La victime a déclaré que son père ne l’avait jamais violée et que sa grand-mère, R. Sow, avait tout orchestré. « Les accusations que j’ai faites à l’endroit de mon père sont fausses. Il ne m’a jamais violé. C’est ma grand-mère, R. Sow, qui m’a poussée à accuser mon père. Elle m’avait promis de me faire voyager au Maroc. C’est elle qui m’a dit de déclarer devant les enquêteurs que mon père m’a violée à quatre reprises », a révélé la jeune fille, alors âgée de 13 ans.

Elle a ajouté : « Le certificat médical a montré que j’avais perdu ma virginité, mais cela date de ma relation avec P. Guèye, qui m’a volé ma virginité. C’est ça la réalité. » Ces déclarations contrastent fortement avec l’enquête préliminaire, durant laquelle elle avait affirmé que son père, A. Ndiaye, droguait sa mère, A. Karé, pour l’endormir afin d’avoir des rapports sexuels avec elle.

La mère dévastée maintient ses accusations

Les propos de la victime tenus devant le tribunal ont non seulement surpris le public, mais ont également bouleversé sa mère. En pleurs, A. Karé a maintenu que son époux avait bien violé leur fille. « Je m’étais endormie très tôt. Quand je me suis réveillée subitement, j’ai vu mon époux caresser les seins de ma fille. J’avais ensuite constaté que ses parties intimes étaient mouillées. Quand j’ai demandé à mon enfant ce qui s’était passé, elle avait refusé d’en parler. J’ai attendu le lendemain, après que son père est parti au travail, pour l’interroger encore. C’est ainsi qu’elle m’a fait savoir que son père l’avait violée. Aujourd’hui, elle veut changer de version parce que la famille de son père lui a fait un lavage de cerveau », a-t-elle déclaré.

A. Karé a également ajouté : « Ensuite, elle a été donnée en mariage sans mon consentement, alors qu’elle est toujours mineure. » Cette déposition est également contraire aux déclarations qu’elle avait faites devant les enquêteurs et sur un média en ligne basé à Thiès, où elle avait précédemment affirmé : « Les accusations de ma fille à l’encontre de mon époux sont fausses. C’est sa grand-mère qui la pousse à faire cela. Mon mari n’est pas coupable de ce dont on l’accuse. Je sollicite le soutien du peuple pour sa libération. »

La grand-mère se défend et le réquisitoire du procureur
Pour sa part, la grand-mère, R. Sow, a fermement contesté avoir manipulé sa petite-fille. Elle a affirmé que c’est la victime elle-même qui lui avait confié, via un message vocal WhatsApp, que son père la violait. Après l’avoir conduite chez un gynécologue, ce dernier aurait attesté que la victime présentait une infection et avait perdu son hymen. « Après cette consultation, c’est le médecin qui m’a demandé d’aller porter plainte à la police », a révélé la grand-mère, réaffirmant que les propos tenus par sa petite-fille devant la barre étaient faux.

Pour le procureur de la République, la jeune fille est « victime d’une histoire qui a précédé sa naissance ». Il a souligné que le prévenu et sa famille dormaient dans la même chambre, et que « l’instinct » aurait poussé le père à commettre des actes sexuels sur sa fille. Selon le ministère public, des conjonctions sexuelles sont attestées par un certificat médical et confortées par un « témoin dentaire » (il est probable qu’il s’agisse d’une erreur de transcription pour « témoin indépendant » ou autre terme pertinent). Le procureur a requis 15 ans de réclusion criminelle.

L’affaire sera mise en délibéré et le verdict est attendu le 23 juillet 2025.


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