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Madagascar : Israël, partenaire indésirable d’un projet agricole à 90 millions $

Madagascar : Israël, partenaire indésirable d’un projet agricole à 90 millions $

À Madagascar, les autorités et l’entreprise israélienne LR Group souhaitent collaborer pour transformer le secteur agricole de l’île. Un mémorandum d’entente signé le 25 mai entre les deux parties prévoit un investissement de 90 millions de dollars dans les cultures de riz, de maïs et de soja, répartis dans quatre des 23 régions du pays. L’objectif affiché est de moderniser les pratiques agricoles des paysans malgaches et de renforcer la souveraineté alimentaire du pays. Mais l’annonce suscite de vives réactions.

Pour certains, ce partenariat est inopportun, alors que l’offensive israélienne à Gaza s’intensifie. D’autres redoutent une possible spoliation des terres malgaches.
L’annonce ravive ainsi de douloureux souvenirs, notamment celui de l’accord controversé de 2008 entre l’État malgache et la société sud-coréenne Daewoo. À l’époque, Marc Ravalomanana, alors président, avait été accusé de céder les terres du pays aux intérêts étrangers. La mobilisation contre ce projet, menée notamment par Andry Rajoelina — aujourd’hui président — avait contribué à la chute de Ravalomanana quelques mois plus tard.

« L’accès au foncier est un sujet très délicat » Aujourd’hui, le projet israélien ravive les mêmes inquiétudes qu’il y a quinze ans, explique Serge Zafimahova, analyste politique : « L’opinion publique s’interroge. Elle se demande : ‘Mais qu’est-ce que c’est que ce double discours ?’ Elle ne comprend pas que ceux qui s’opposaient à Daewoo soutiennent aujourd’hui ce projet. Il faut avoir conscience que la population est pauvre, et que la terre est souvent le seul capital qui lui reste. L’accès au foncier est vraiment un sujet très sensible ici. »

Sollicitée par RFI, la secrétaire d’État chargée de la souveraineté alimentaire n’a, pour l’heure, pas répondu. Mais Tahian’Ny Avo Razanamahefa a tenu à rassurer :
« Il ne s’agit que d’un mémorandum d’entente, sans valeur juridique. Les terres resteront malgaches. »

Outre les craintes liées au foncier, une partie de l’opinion publique exprime également son indignation sur le timing de cet accord, alors que les critiques internationales contre l’offensive israélienne à Gaza se multiplient.


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