Derrière des couleurs vives et un goût familier, une fraude bien rodée. Selon les informations de Libération, une vaste opération judiciaire an mis à nu un réseau de contrefaçon autour des célèbres bonbons « Bégué », fabriqués depuis plus de 15 ans par la société sénégalaise Confisen. Une tromperie savamment orchestrée avec des répercussions économiques et sanitaires majeures.
Ils ont bercé des générations d’enfants et sont devenus une marque de référence dans les kiosques et boutiques sénégalaises. Mais aujourd’hui, les bonbons « Bégué » sont au cœur d’un scandale de contrefaçon qui menace l’intégrité de tout un secteur. C’est une ordonnance du tribunal de grande instance de Dakar qui a permis la saisie de quantités massives de faux bonbons Bégué, produits par un fabricant étranger multirécidiviste et introduits sur le marché par la société Maad Sasu, un distributeur pourtant partenaire historique de Confisen.
Une ressemblance trompeuse… et volontaire
D’après les éléments révélés par Libération, les bonbons contrefaits n’affichent pas le nom “Bégué”, mais imitent à la perfection la calligraphie, le design et les couleurs de la marque authentique, tous déposés à l’OAPI. Résultat : le consommateur lambda ne fait pas la différence, et croit acheter le vrai produit.
Pire, les produits contrefaits sont de qualité médiocre, ce qui salit l’image de marque de Confisen : « Le goût n’est plus le même », pensent certains clients, sans savoir qu’ils ont été dupés. Ce mimétisme insidieux, souligne Libération, est souvent fatal à des marques locales, incapables de lutter contre une telle tromperie à grande échelle.
Une double stratégie frauduleuse
Le fait le plus grave, c’est que Maad Sasu continue de vendre à la fois les vrais et les faux bonbons Bégué, profitant de la confusion pour gonfler ses marges. En trompant sciemment revendeurs et consommateurs, elle joue un jeu dangereux : tromperie sur marchandise, concurrence déloyale et contrefaçon caractérisée.
Le fournisseur des faux, quant à lui, n’en est pas à son coup d’essai. Ce fabricant étranger a été poursuivi à deux reprises en Guinée, où il s’était engagé devant le tribunal de Conakry à stopper ses activités illégales. Mais il n’a jamais respecté ses engagements, révélant une volonté manifeste de persévérer dans l’illégalité.
Des poursuites judiciaires déjà engagées
Face à cette escroquerie organisée, Confisen a réagi avec fermeté. La société a lancé des poursuites contre le fabricant contrefacteur et contre Maad Sasu, pour contrefaçon, tromperie, préjudice économique grave et atteinte à l’intégrité de la marque. Selon Libération, la justice est désormais saisie et des sanctions exemplaires sont attendues.