Les recherches se poursuivent dans les décombres de l’immeuble qui s’est effondré hier à Touba, aux environs de 15 heures, dans le quartier de Darou Khoudoss, sur la route de Guédé. Tout au long de la nuit, les équipes de secours ont œuvré sans relâche, espérant encore retrouver des survivants. Vers 3 heures du matin, un neuvième corps sans vie a été extrait des gravats, portant le bilan provisoire à 11 morts.
Selon des témoignages recueillis auprès des riverains, entre 17 et 18 personnes se trouvaient dans le bâtiment au moment du drame. Le total des morts et des blessés laisse penser que le bilan ne devrait plus s’alourdir, hormis les victimes hospitalisées, dont certaines sont actuellement en soins intensifs.
Le préfet Khadim Hann, présent sur les lieux dès les premières heures, a promis que la justice ferait son travail pour situer les responsabilités. Il a également salué l’engagement des secours mobilisés toute la nuit.
De son côté, Moussa Tine, directeur général de la Construction et de l’Habitat, a dénoncé de graves manquements techniques : « Le dimensionnement des poutres était inapproprié et les matériaux de mauvaise qualité », a-t-il regretté, pointant un non-respect manifeste des normes de construction.
Un chantier précipité et un entrepreneur déjà impliqué dans un drame similaire
En déplacement sur le site du drame, le ministre de l’Urbanisme, Moussa Balla Fofana, a exprimé sa vive émotion face aux pertes humaines. Il a fustigé la précipitation des travaux sur un bâtiment R+3, construit en seulement six à sept mois, un délai selon lui incompatible avec les exigences de solidité et de dosage du ciment : « Ce rythme empêche une stabilisation correcte des fondations et compromet la sécurité de l’ensemble de la structure », a-t-il déclaré.
Plus grave encore, le ministre a révélé que l’entreprise chargée du chantier avait déjà été impliquée dans un précédent effondrement, soulevant de sérieuses interrogations sur les conditions d’attribution des marchés et le suivi technique des projets.
L’identité de l’entrepreneur n’a pas encore été rendue publique, mais une enquête approfondie a été ouverte pour déterminer les causes exactes de l’effondrement. Les autorités entendent établir les responsabilités et prendre les mesures nécessaires pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.
En attendant les résultats de l’enquête, la ville de Touba reste sous le choc d’un nouveau drame de l’habitat, qui relance avec insistance la question du respect des normes de construction et du contrôle effectif des chantiers à travers le pays.