Plusieurs ex-détenus politiques, autrefois proches du parti, ont publiquement exprimé leur désapprobation vis-à-vis du maire de la commune, Djibril Sonko, à la suite du licenciement controversé de Amadou Tom Mbodji, agent municipal et militant connu pour son engagement.
Selon ces anciens prisonniers, Amadou Tom Mbodji aurait été remercié pour avoir dénoncé de présumées malversations financières au sein de la municipalité. Un acte qu’ils qualifient de « sanction politique » à l’encontre d’un lanceur d’alerte. « En le licenciant pour avoir osé dénoncer des faits graves, le maire a franchi une ligne rouge. Il a muselé un homme courageux qui n’a fait que défendre la transparence et la bonne gouvernance », a déclaré leur porte-parole, Elhadje Cissé, lors d’un point de presse.
Révoltés par ce qu’ils considèrent comme une trahison des idéaux du parti, ces militants affirment avoir définitivement rompu avec le maire. « Nous ne sommes plus avec le maire. Son comportement est en totale contradiction avec les valeurs que nous avons défendues sous la bannière de Pastef. Ce n’est pas pour cela que nous avons été emprisonnés », a ajouté M. Cissé, visiblement amer.
Les ex-détenus vont plus loin en menaçant de porter l’affaire devant la justice si Djibril Sonko ne s’explique pas publiquement. « Nous exigeons qu’il édifie les citoyens sur ce qui se passe réellement à la mairie. Faute de quoi, nous déposerons une plainte pour que la lumière soit faite », ont-ils averti.
Cette prise de position intervient dans un climat de tension politique grandissante à Ziguinchor, où les attentes en matière de transparence et de reddition des comptes sont de plus en plus vives. Ce nouvel épisode pourrait fragiliser davantage le maire, déjà critiqué pour sa gestion de plusieurs dossiers sensibles.
À ce jour, Djibril Sonko n’a pas encore réagi officiellement aux accusations ni à la menace de plainte qui pèse désormais sur lui.