Le Sénégal renforce ses mécanismes de traque financière. En moins de trois ans d’activité, l’Office national de recouvrement des avoirs criminels (ONRAC) a récupéré l’équivalent de 35 milliards de francs CFA d’avoirs liés à des activités criminelles. C’est ce qu’a révélé son directeur général, Mor Ndiaye, ce mardi à Dakar, lors d’un atelier national organisé par l’ONG AHDIS avec le soutien du GIABA. 
  Créé en juillet 2021 et devenu opérationnel en mars 2022, l’ONRAC affiche une montée en puissance remarquable. « En moins d’un an, nous avions déjà recouvré un milliard de francs CFA. Aujourd’hui, les montants dépassent les 35 milliards », a déclaré Mor Ndiaye, en précisant qu’il ne s’agit pas de biens mal acquis, mais d’avoirs criminels au sens juridique. 
  Mor Ndiaye a salué les efforts accomplis par l’État du Sénégal dans la consolidation du cadre légal de lutte contre le blanchiment d’argent, tout en appelant à la vigilance : « Le dispositif juridique a été renforcé, mais ce combat est permanent. Sans recouvrement, c’est tout le système qui peut s’effondrer », a-t-il averti. 
  L’événement a réuni à Dakar plusieurs acteurs de la lutte contre la criminalité financière. Alioune Niokhor Diouf, représentant de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), a insisté sur l’enjeu de la pédagogie : « Cette dynamique de sensibilisation vient à son heure », a-t-il estimé. 
  Même ton du côté de l’Ofnac, dont le représentant Saliou Diop a souligné : « Il est impératif que l’argent du contribuable soit mieux géré ». 
  Le président de l’AHDIS, Amacodou Diouf, a pour sa part plaidé pour une implication renforcée des communautés locales dans ce combat. « Notre plaidoyer va s’étendre aux régions pour impliquer les communautés à la base et les décideurs locaux », a-t-il annoncé.
     
 
   
   
                