À peine 48 heures après la victoire de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle du 24 mars 2024, l’État du Sénégal a déboursé près de 6 milliards de francs CFA au bénéfice de deux sociétés privées : Synergies Afrique (4,9 milliards) et Henan Chine (791 millions). Officiellement, ces paiements visaient à indemniser des dommages liés aux violentes manifestations du 9 février, déclenchées par le report controversé de l’élection présidentielle.
Mais selon les révélations du quotidien L’Observateur, ces transactions prennent une tournure troublante. Effectuées sous forme de Certificats nominatifs d’obligation (CNO), datés du 26 mars — soit en pleine période de transition politique —, elles soulèvent une série de questions auxquelles la Cour des comptes s’intéresse de près.
Pourquoi indemniser des entreprises potentiellement assurées, alors que seules les affaires courantes devraient être traitées en période de fin de mandat ? S’agit-il d’une simple mesure de réparation ou d’une manœuvre précipitée pour liquider des fonds publics avant le changement de régime ?
Le timing, le flou juridique et l’absence de justification transparente alimentent les soupçons. L’Observateur parle d’« une affaire aussi opaque que préoccupante », que seule une enquête rigoureuse permettra d’élucider.
