En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, les jeunes journalistes de Ziguinchor, soutenus par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), dénoncent la précarité alarmante de leurs conditions de travail. Absence de contrats, manque de salaires et de protection sociale : une situation critique décriée par Ansoumana Dasylva, point focal de la CJRS pour la zone Sud, qui appelle à l’application stricte du code de la presse et de la convention collective afin de garantir une presse véritablement libre, professionnelle et responsable.
« La quasi-totalité des journalistes n’ont ni contrat ni salaire. Ces jeunes, pourtant animés par la passion du métier et l’envie de se perfectionner, ne bénéficient d’aucun avantage », a déclaré Ansoumana Dasylva dans un entretien accordé à Seneweb.
Il déplore des conditions de travail extrêmement précaires, dans lesquelles de jeunes journalistes sont exploités par ceux-là mêmes qui devraient les encadrer. « À Ziguinchor, 99 % des jeunes professionnels des médias travaillent sans contrat, sans assurance, sans protection. Ils sont au four et au moulin », a-t-il martelé.
Le responsable régional de la CJRS recommande l’application rigoureuse du code de la presse et de la convention collective pour plus de transparence dans la gestion des entreprises de presse. « Il faut respecter le code à travers la convention collective », a-t-il insisté, appelant l’inspecteur du travail de Ziguinchor à renforcer les contrôles dans les organes de presse de la région.
« La précarité des jeunes reporters est un enjeu majeur pour la liberté de la presse », a poursuivi Ansoumana Dasylva. Selon lui, sans conditions de travail décentes, les jeunes journalistes ne peuvent assurer pleinement leur mission d’information, avec justesse, véracité, indépendance et efficacité.
Il invite enfin les nouvelles autorités à poursuivre les réformes engagées dans le secteur de la presse, en veillant à leur mise en œuvre effective.