Il est des dates qui transcendent leur inscription dans le calendrier pour s’ancrer durablement dans la conscience collective. Le 1er mai en est une. Plus qu’une simple journée de commémoration, c’est une véritable mémoire vivante : celle des luttes ouvrières, des mains calleuses, des ventres vides, des fronts levés. C’est aussi une espérance, celle d’un pays qui reconnaît la dignité de celles et ceux qui le bâtissent chaque jour, au prix du sang, de la sueur et parfois du silence.
Cette année, le défilé du 1er mai porte le poids d’une réalité sociale fracturée : des licenciements qui brisent des vies, une précarité qui mine l’horizon, des droits conquis qui s’effritent jour après jour.
Derrière les cortèges, les banderoles et les chants de lutte, c’est l’âme meurtrie du monde du travail qui se lève et réclame justice. Alors que le tumulte social gronde, la Ligue Démocratique, fidèle à son combat originel pour une société plus juste et solidaire, ne saurait se taire. Encore une fois, elle assume pleinement son rôle de sentinelle des droits, de relais des oubliés de la République. Lorsque l’injustice s’installe comme norme, et que le mépris devient une pratique systématique, le silence n’est plus une option. Ce serait une forme de complicité. De ce fait, prendre la parole devient un impératif moral, un devoir de vérité et de responsabilité.
TRAVAILLEURS SACRIFIÉS, CHANTIERS À L’ABANDON : LE BTP EN RUINES !
Dans tout le pays, les grues se figent, les machines s’éteignent, les salaires cessent. Des milliers de travailleurs du BTP sont brutalement projetés dans l’abîme du chômage, conséquence directe de l’arrêt brutal et irresponsable des grands chantiers nationaux. Au-delà d’une simple crise sectorielle, il s’agit
d’une blessure sociale, ouverte, béante. Dépourvus de toute vision, nos gouvernants ont sacrifié l’investissement productif sur l’autel d’une gestion comptable froide et stérile, réduisant ainsi l’État à une simple caisse d’enregistrement, incapable de bâtir ou d’inspirer
LICENCIER SANS DIALOGUE, GOUVERNER SANS CŒUR : 30 000 FAMILLES PIÉTINÉES !
Derrière le vernis des mesures d’austérité prétendument destinées à réduire les dépenses publiques, se cache une opération de liquidation sociale cynique : plus de 30 000 travailleurs brutalement licenciés. Non pour assainir, mais pour ouvrir la voie à des recrutements clientélistes ! Aucun audit sérieux, aucun plan d’accompagnement digne ! Juste l’angoisse, la désillusion, l’humiliation ! Loin d’un État stratège, nous assistons à la naissance d’un régime impitoyable qui réforme sans concertation, qui licencie sans pitié, qui gouverne sans peuple.
QUAND LA PRESSE ÉTOUFFE, LA DÉMOCRATIE SUFFOQUE !
La LD dénonce avec gravité le climat d’étouffement progressif des libertés médiatiques. De nombreux organes de presse sont ancrés aujourd’hui dans la survie, étranglés par l’asphyxie financière, ou soumis à une volonté insidieuse de domestication politique. La tentative de transformer la presse en
un outil de communication partisane ne passera pas. L’État s’emploie à museler les voix indépendantes en démantelant des organes de presse établis pour mieux imposer ses propres canaux de propagande. La Ligue Démocratique s’élève avec la plus vive indignation contre la décision autoritaire du ministère de la communication de déclarer non conformes 381 organes de presse sur les 639 enregistrés, menaçant ainsi leur existence et leur droit fondamental à informer. Sous couvert de régularisation administrative, ce qui s’apparente à un acte de censure massive constitue un abus grave de pouvoir, inacceptable dans un État qui se veut démocratique. Faire taire la presse sous prétexte de conformité, c’est révéler une peur profonde du débat public. Asphyxier l’information, c’est mutiler la conscience citoyenne. La LD exige l’arrêt immédiat de cette campagne répressive, et appelle à une concertation inclusive pour garantir l’exercice libre, responsable et protégé de la liberté de presse.
LE COÛT DE LA VIE EST INSOUTENABLE, ET C’EST LE PEUPLE QUI PORTE SEUL LE
FARDEAU !
Alors que les cours mondiaux du pétrole s’effondrent, les prix de l’électricité et du carburant au Sénégal demeurent scandaleusement élevés. Bien plus qu’un simple dysfonctionnement technique, cette incohérence relève d’un choix politique, froid, assumé et injustifiable. À cela s’ajoute la suspension des bourses de sécurité familiale, pourtant vitales pour des milliers de foyers vulnérables à travers tout le pays, en ville comme en campagne. Ces allocations étaient un souffle de dignité ; leur interruption brutale plonge dans la précarité ceux que l’État s’était engagé à protéger. D’autant que cette année, la campagne agricole catastrophique a accru la souffrance dans le monde rural. Le peuple s’épuise tandis que le pouvoir s’enferme dans ses slogans creux. Cette indifférence méthodique autour de la souffrance populaire, devenue un réflexe d’État, est une offense. La Ligue Démocratique la dénonce avec force.
FACE AU RECUL SOCIAL, L’AVANCÉE DES CONSCIENCES !
Ce moment exige un sursaut citoyen et une clarté sans compromis. Nous faisons face à une rupture politique d’une rare intensité, qui secoue les fondements de notre pacte social, bien au-delà d’une simple turbulence économique. La Ligue Démocratique lance un appel à tous les travailleurs, à tous les syndicats, à toutes les forces vives du progrès. Il est temps de se lever, animé par une détermination inébranlable et une conscience résolue. Derrière chaque licenciement injuste, chaque silence oppressant, chaque facture insupportable, c’est l’essence même de notre République sociale qui chancelle. Le peuple sénégalais est atteint dans ce qu’il a de plus précieux : sa dignité. La LD s’y oppose avec détermination, et appelle chaque citoyen à se lever, sans détour, face à cette régression inacceptable.
CE 1ER MAI N’EST PAS UNE PAUSE, C’EST UN POINT DE BASCULE !
Depuis toujours, la Ligue Démocratique a soutenu les travailleurs, guidée par une conviction profonde et un engagement sincère. Elle a été l’alliée indéfectible des syndicats luttant sans relâche pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et pour un progrès véritable et partagé.
En ce 1er mai 2025, la LD ne se contente pas de lancer un appel ; elle adresse un avertissement : celui d’une nation en péril, d’une société qui trahit ses principes fondamentaux. Elle dénonce l’indifférence et les injustices. Elle constate, avec une déception profonde, la discrétion étonnante de ceux qui, autrefois, étaient les figures de proue des luttes sociales, et qui, aujourd’hui, semblent avoir renoncé à leur engagement envers ceux qu’ils représentaient. Par leur posture silencieuse, ils abandonnent la cause qu’ils avaient défendue, compromettant ainsi la justice sociale et l’équité qu’ils prétendaient incarner. L’émergence ne saurait se construire sur des chiffres abstraits ni sur des promesses vaines. Elle se forge dans la reconnaissance de la dignité humaine, dans la justice sociale e…