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Guy Marius Sagna tacle le ministre de l’Éducation Nationale: « Le Sénégal n’est ni l’Europe ni l’Amérique »

Guy Marius Sagna tacle le ministre de l’Éducation  Nationale: « Le Sénégal n’est ni l’Europe ni l’Amérique »

 Dans une intervention musclée adressée au ministre de l’Éducation nationale, le député Guy Marius Sagna a exprimé de vives critiques sur la gestion des dépenses de fonctionnement du département ministériel, tout en posant des questions de fond sur les priorités du système éducatif sénégalais.

Réagissant à une réponse du ministre sur certaines acquisitions opérées par ses services, le parlementaire a dénoncé une incohérence flagrante : « Monsieur le ministre de l’Éducation nationale, dans votre réponse, vous dites une chose et son contraire. Vous affirmez que j’ai été induit en erreur et pourtant vous avouez l’existence de ces achats effectués par vos services. »

Il s’insurge ensuite contre ce qu’il qualifie de dépenses injustifiées : « Vous justifiez ces achats sous le prétexte qu’il s’agit de dépenses de fonctionnement que vous trouvez normales et régulières. Monsieur le ministre, au nom de la gestion rigoureuse et utile de chaque franc CFA que vous revendiquez, aviez-vous besoin de changer du neuf par du neuf ? Ces dépenses étaient-elles nécessaires ? Du matériel de petit-déjeuner à 650 000 F CFA, est-ce une gestion utile de chaque franc ? » Revenant sur les comparaisons faites par le ministre avec des pratiques européennes ou américaines, Guy Marius Sagna a répliqué : « Le Sénégal, un des 30 pays les plus appauvris de la planète, n’est ni l’Europe ni l’Amérique. »

29 questions restées sans réponse
Le député de la coalition Diomaye Président a rappelé avoir adressé pas moins de 29 questions écrites entre décembre 2024 et avril 2025. Ces questions, portant sur l’état des établissements scolaires, le statut des enseignants ou encore la gestion de manuels scolaires, n’auraient pas reçu de réponses claires du ministre.

« Vous parlez de montant dérisoire et de détails. Les Sénégalais qui m’ont élu et élu le Président de la République qui vous a nommé sauront apprécier. »

Et de lancer une nouvelle interpellation : « Pensez-vous que les populations concernées par les 29 questions écrites que je vous ai adressées à leur demande vont trouver dérisoires les montants que j’ai évoqués ? »

Il enchaîne avec un deuxième lot de 11 questions, envoyées entre avril 2024 et la dissolution de la 14e législature, abordant notamment la formation des enseignants, l’exploitation des « décisionnaires » et la mise en danger dans certains lycées délabrés.

 « Je vous parle du Plan Diomaye pour la Casamance »
Évoquant plusieurs de ses interpellations portant sur des infrastructures en Casamance, Guy Marius Sagna y voit une contribution directe à l’opérationnalisation du Plan Diomaye pour la Casamance, notamment dans le domaine éducatif : « Quand je vous ai adressé des questions écrites à propos du lycée de Peyrissac, du CEM de Diagnon, du lycée franco-arabe de Ziguinchor… je vous parlais déjà du Plan Diomaye pour la Casamance. »

Il élargit ensuite son propos à d’autres secteurs comme la santé, l’énergie, le foncier ou le transport, évoquant « le suivi de la transmission à la réalisation » des doléances exprimées par les populations de la région sud.

Refusant d’attendre les conclusions d’organismes de contrôle comme l’Inspection générale d’État ou la Cour des comptes, le député affirme :« Monsieur le ministre, chaque fois que les citoyens voudront savoir comment vous gérez les crédits que j’ai votés en leur nom, vous recevrez une question écrite pour que vous leur rendiez compte. »

Et d’enchaîner, dans un ton de mise en garde : « L’Assemblée nationale est la première IGE, la première Cour des comptes. Si elle assume bien son rôle, l’IGE et la Cour des comptes risquent d’aller au chômage. »

 Une mise en garde contre les forces d’opposition au projet de rupture
Dans sa conclusion, Guy Marius Sagna appelle à une mobilisation populaire contre les résistances internes et externes au projet du nouveau régime : « Les défis auxquels nous faisons face actuellement ne sont rien comparés à ceux qui arrivent, car les forces exploiteuses ne vont pas nous laisser faire tranquillement notre projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère. »

Il avertit enfin : « Cette mobilisation ne sera possible que si le peuple est satisfait de notre gestion de ce que vous appelez des montants dérisoires et des détails. »
 


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