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Surtaxes douanières : le commerce mondial du vin durement affecté

Surtaxes douanières : le commerce mondial du vin durement affecté

L’année 2024 était l’une des plus faibles pour la production mondiale de vins. Une situation à laquelle s’ajoutent désormais 10% de taxes américaines, et peut-être même 20% dans trois mois, si les négociations avec Washington échouent. Le commerce mondial risque d’en souffrir, estime l’Organisation internationale de la vigne et du vin.

Les aléas climatiques extrêmes ou atypiques pèsent de plus en plus sur les cultures de la vigne à travers le monde. Chaque année est désormais marquée par de faibles récoltes de raisin. L’année 2024 n’échappe pas à cette règle. Elle a été la plus chaude jamais enregistrée depuis 1850. 

En 2024, 225,8 millions d’hectolitres de vins ont été produits dans le monde. Soit une baisse de 4,8% par rapport à l’année 2023, déjà historiquement faible. L’épisode de gel survenu au printemps a détruit plusieurs vignobles dans le sud de la France. Et les températures extrêmes et les incendies ont eu pour résultat les plus petites récoltes depuis 2004 en Californie. Des baisses de production sont également signalées au Chili et en Afrique du Sud.

Ainsi, si l’Italie garde sa première place du podium grâce aux 44,1 millions d’hectolitres produits (en hausse de plus de 15% par rapport à 2023), la France réussit à garder sa deuxième place avec 36,1 millions d’hectolitres, et ce malgré la plus grosse perte de volumes subie. À la troisième place du podium, l’Espagne, avec 31 millions d’hectolitres de vins produits, est en hausse de 9,3% comparé à 2023. 

L’incertitude autour des surtaxes douanières
Cette faible production enregistrée depuis deux ans, conjuguée à la hausse des prix à l’exportation et à la demande en berne, conséquences de l’inflation, ont affecté les échanges à l’international. En 2024, 99,8 millions d’hectolitres ont été échangés, le plus bas niveau depuis 2010, alors que la valeur de ces échanges reste pratiquement inchangée, soit 35,9 milliards d’euros.

Et désormais, il faut composer avec la menace des taxes américaines. Le commerce mondial de vins risque d’en souffrir fortement, estime dans une interview à RFI John Baker, le directeur général de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) : « Le commerce de vins est très dépendant des exportations. Plus d’une bouteille sur deux est vendue à l’étranger. L’abandon progressif des taxes depuis des années a dopé les échanges mondiaux. Alors, la perspective d’un retour possible de ces barrières tarifaires est vraiment une très mauvaise nouvelle. Il est difficile de prévoir comment cela va affecter les marchés mondiaux de vins, mais cela entraînera des conséquences, c’est certain. L’incertitude met les importateurs et les producteurs sous pression. Les consommateurs hésitent à acheter. Tout cela pèse lourdement sur le secteur de vins. »

La France, premier pays exportateur de vin en valeur
Parmi les pays exportateurs, la France tire pour le moment son épingle du jeu. En volume, l’Hexagone exporte moins que l’Italie et l’Espagne, mais en valeur, c’est tout autre chose. En 2024, les producteurs français ont expédié au total pour 11,7 milliards d’euros de vins. Seuls les champagnes marquent un léger recul de ventes à l’étranger.

Côté importateurs, les États-Unis restent le premier marché de vins en valeur. Selon le directeur général de l’OIV, le pays devrait garder sa place de leader. Mais un certain nombre de producteurs étrangers pourraient être forcés de se retirer de ce marché lucratif, devenu sans doute trop cher pour eux.


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