Dans un discours empreint de solennité, le ministre Tine a rendu un hommage appuyé au peuple rwandais, saluant sa remarquable résilience et son travail de mémoire mené durant ces trois décennies :
« Il y a 31 ans, ce n’est pas seulement le Rwanda qui a vacillé, mais l’Afrique tout entière », a-t-il déclaré, soulignant l’importance cruciale du devoir de mémoire pour édifier une paix durable sur le continent.
Au nom du président Bassirou Diomaye Faye, le ministre a exprimé la profonde compassion du peuple sénégalais et réaffirmé les liens fraternels unissant Dakar et Kigali. Ces relations ont été illustrées par la récente visite du président rwandais Paul Kagame à Dakar en mai 2024, peu après l’investiture du chef de l’État sénégalais.
Évoquant les efforts internationaux du Rwanda pour faire reconnaître l’ampleur du drame, le ministre a mis en lumière plusieurs avancées significatives :
– L’adoption de la résolution 2150 du Conseil de sécurité des Nations unies
– La décision de l’Union africaine d’instaurer une journée continentale de commémoration chaque 7 avril
– La création de la médaille du capitaine Mbaye Diagne, honneur posthume à ce soldat sénégalais devenu symbole universel de courage et d’humanité
« Se souvenir, c’est refuser le déni, c’est dire la vérité et la transmettre pour prévenir à jamais la répétition d’un tel drame », a insisté Jean Baptiste Tine, plaidant pour une éducation des jeunes Africains aux valeurs de paix, de respect d’autrui et de rejet des divisions identitaires.
Le ministre a particulièrement salué la démarche rwandaise du pardon comme outil de reconstruction, qualifiant cette œuvre de réconciliation de « force morale exemplaire qui commande le respect ». Il a réitéré l’engagement du Sénégal à soutenir la mission diplomatique rwandaise et à approfondir les relations bilatérales.
Dans une atmosphère de profonde gravité, la cérémonie s’est achevée sur un appel solennel à l’unité africaine, au partage mémoriel et à la vigilance contre toutes les idéologies génocidaires.