L’Ouganda avait indiqué le mois dernier que ses troupes sécurisaient la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, à environ 160 km de Mahagi, en collaboration avec les forces congolaises, afin de repousser des milices locales.
Le nord-et de la RDC est en proie à des violences communautaires récurrentes.
« Nos troupes sont entrées dans la ville de Mahagi et nous en avons le contrôle », a déclaré dimanche à l’AFP le porte-parole de l’armée ougandaise Felix Kulayigye.
Le déploiement a été fait à la demande des forces armées congolaises « en raison des massacres de civils commis par la Codéco », a-t-il ajouté.
La milice Codéco (Coopérative pour le développement du Congo) prétend défendre les intérêts de la communauté Lendu, principalement composée d’agriculteurs, face à la communauté Hema, majoritairement pastorale.
Le 10 février, au moins 51 personnes ont été tuées en Ituri par des hommes armés affiliés à cette milice, selon des sources humanitaires et locales.
« L’UPDF (l’armée ougandaise) a rapidement et avec succès occupé la ville de Mahagi, » s’était félicité samedi sur X Muhoozi Kainerugaba, chef des forces armées ougandaises et fils du président Yoweri Museveni.
« Nous allons (…) continuer notre quête des Codéco où qu’ils soient! » avait-il également averti.
La province de l’Ituri est déchirée depuis 2017 par un conflit entre milices communautaires, dont la Codéco et la milice Zaïre affirmant défendre la communauté Hema, qui a provoqué la mort de milliers de civils et des déplacements massifs de populations.
L’Ituri se situe au nord des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Depuis fin janvier, le groupe armé antigouvernemental M23 s’est notamment rendu maître – avec ses alliés des forces rwandaises – des grandes villes de Goma et Bukavu, après avoir déjà conquis depuis 2021 de vastes pans de cette région riche en ressources naturelles.