Le ministre sénégalais en charge des finances et du budget retient qu’ « il est désormais impératif de corriger avec rigueur et détermination » les insuffisances relevées par l’Inspection générale des finances (Igf), « confirmées et validées » par la Cour des comptes. Cheikh Diba était hier, 13 février 2025, en conférence de presse avec ses collègues en charge de l’économie et de la justice, suite à la publication des résultats de l’audit des finances publiques mené par la Cour des comptes.
Mais au-delà du constat, le ministre Diba a soutenu que ce moment est l’opportunité de bâtir un nouveau modèle de gestion publique. « Nous nous engageons, dès aujourd’hui, à mettre en œuvre des réformes structurelles ambitieuses pour garantir la soutenabilité budgétaire et la prospérité économique de notre nation », a-t-il confié.
A l’en croire, le déficit budgétaire moyen annuel de 11,1% enregistré sur la période 2019-2023 et le niveau d’endettement atteignant 99,7% du Produit intérieur brut (Pib) en décembre 2023 illustrent la « gravité » des déséquilibres financiers accumulés ces dernières années.
C’est pourquoi, le ministre a informé que face aux défis révélés, le gouvernement a déjà engagé une réforme en profondeur de la gestion budgétaire et de la dette publique avec un objectif clair : assurer la viabilité des finances publiques tout en préservant la souveraineté économique du pays.
Il a fait savoir que ces réformes s’articulent autour de trois (3) axes majeurs que sont le renforcement du contrôle budgétaire et de la gestion des investissements publics ; la modernisation et la digitalisation de la gestion des finances publiques ; les réformes structurelles visant une réorganisation des services impliqués dans la gestion de la dette.
M. Diba a également souligné que ces actions s’inscrivent dans le cadre d’un prochain programme économique et financier avec le Fonds monétaire international (Fmi). Les discussions à cet effet, a-t-il indiqué, seront entamées dans les prochaines semaines.
Le gouvernement ambitionne ainsi d’assurer un retour à la cible de déficit communautaire de 3% dès 2027 suivant le rythme de réduction établi comme suit : 7 % en 2025, 5 % en 2026 et 3% en 2027. Soit moins 2% par an pour atteindre 3% à l’horizon 2027.
Bassirou MBAYE