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Les travailleurs offshore du pétrole et du gaz dénoncent l’inaction des autorités

Les travailleurs offshore du pétrole et du gaz dénoncent l’inaction des autorités

Le Syndicat National des Gens de Mer Offshore Pétrole et Gaz a tiré la sonnette d’alarme lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 10 février 2025, dénonçant la précarité persistante des travailleurs du secteur. Face à l’inaction des autorités, les revendications s’accumulent, mettant en lumière un vide juridique et des inégalités criantes qui perdurent.

La loi sur le contenu local, censée garantir une priorité aux travailleurs sénégalais dans le secteur pétrolier et gazier offshore, reste lettre morte. Malgré l’entrée en production des projets pétroliers et gaziers, de nombreux travailleurs sénégalais se heurtent à un accès limité aux emplois sur les plateformes, une situation qui profite davantage aux travailleurs étrangers.

Un autre sujet de discorde est l’absence de signature par le ministère du Travail d’une convention collective censée encadrer les relations entre les travailleurs et leurs employeurs. Ce blocage prive les employés d’un cadre garantissant des conditions salariales justes et une protection sociale et sécuritaire adaptée à la dangerosité de leur métier. Aujourd’hui encore, les marins offshore sont souvent recrutés sans contrat dûment signé par l’Agence Nationale des Affaires Maritimes (ANAM), l’organisme chargé de réguler les relations de travail dans la marine marchande.

Le Syndicat National des Gens de Mer Offshore Pétrole et Gaz attend depuis deux ans la délivrance de son récépissé par le ministère de l’Intérieur. Cette non-reconnaissance administrative empêche l’organisation de défendre efficacement les droits des travailleurs. Par ailleurs, la formation des marins sénégalais n’est toujours pas reconnue par les employeurs, réduisant leurs perspectives d’embauche et de progression de carrière.

Les écarts de rémunération entre les travailleurs sénégalais et leurs homologues étrangers restent préoccupants. Des différences notables existent également entre les plateformes, notamment entre Sangomar et Saint-Louis. Cette disparité alimente un sentiment d’injustice et d’abandon parmi les marins.

Face à cette situation, le syndicat exhorte le ministère de la Marine marchande à prendre ses responsabilités pour garantir aux travailleurs un environnement sécurisé et conforme aux réglementations nationales et internationales. Il réclame l’application effective de la loi sur le contenu local, la signature de la convention collective et la reconnaissance de la formation des marins sénégalais.

Alors que le Sénégal entre dans l’ère pétrolière et gazière, l’absence de cadre juridique clair et l’inertie des autorités risquent de compromettre les bénéfices attendus pour les travailleurs locaux. Ces derniers restent en première ligne d’une industrie prometteuse, mais encore marquée par de profondes inégalités.


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