Nonobstant les diverses révisions des taux directeurs intervenues en réponse aux pressions inflationnistes, la dynamique haussière de l’offre des crédits bancaires observée au cours des dernières années s’est maintenue en 2023.
Leur amélioration est essentiellement imputable à l’accroissement des engagements à court terme (+32,0%). Elle été atténuée toutefois par la contraction des crédits accordés à long terme (-8,5%) et ceux à moyen terme (-4,8%). Les crédits à court terme sont les engagements de la clientèle d’une maturité inférieure à 2 ans, ceux à moyen terme de 2 à 10 ans et ceux à long terme au-delà de 10 ans.
La faible contribution du marché de crédit-bail au financement de l’économie et de l’investissement témoigne de la prégnance d’un certain nombre d’obstacles à prendre en compte par les acteurs. Parmi ces obstacles, il y a en effet le réseau commercial très limité, et une méconnaissance du mécanisme par les utilisateurs, d’une part, et d’autre part, le manque de vulgarisation du crédit-bail par les bailleurs, les coûts élevés des charges et frais liés au contrat, et enfin, l’exigence de garanties supplémentaires auprès des preneurs.
Comparé aux autres pays de l’UMOA, la concentration du marché du crédit demeure faible au Sénégal en 2023 comme en atteste l’indice HERFINDAHL-HIRSCHMANN (IHH) qui ressort avec une valeur estimée à 668. Les autres places bancaires enregistrent un niveau de concentration plus élevé : Guinée- Bissau (1797), Niger (1278), Mali (1231), Bénin (1209), Burkina (1134), Togo (1114), Côte d’Ivoire (893).
En effet, plus l’IHH d’un marché est élevé, plus le marché est concentré entre un petit nombre d’acteurs revêtant ainsi des risques de situations d’oligopoles. On distingue 3 situations : IHH < 1 000 (secteur peu concentré) ; 1 000 < IHH < 2 000 (zone intermédiaire, secteur moyennement concentré) ; IHH > 2 000 (secteur concentré, zone de risques importants).
Lejecos Magazine