Les Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES), Leurs Excellences Ibrahim Traoré, Assimi Goïta, et Abdourahmane Tiani, ont, par une déclaration commune, affirmé leur engagement à protéger les peuples sahéliens et à préserver leur souveraineté. Cette déclaration intervient dans un contexte marqué par des pressions internationales et des menaces sécuritaires croissantes.
Créée le 6 juillet 2024, après le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, l’AES incarne une volonté collective d’émancipation. Selon le Collège des Chefs d’État, cette initiative « repose sur des aspirations légitimes à la liberté et à la dignité des peuples ». Cependant, depuis cette rupture, « la junte française impérialiste, appuyée par certains Chefs d’État de la sous-région, tente désespérément de porter un coup d’arrêt à la dynamique émancipatrice enclenchée par l’AES ».
Rejet des décisions unilatérales
Le Collège des Chefs d’État a dénoncé la prolongation par la CEDEAO du retrait des trois pays pour une durée de six mois. Une décision qualifiée de « tentative éhontée visant à permettre à des forces étrangères de poursuivre leurs manœuvres de déstabilisation ». « Cette prorogation unilatérale ne saurait lier les pays de l’AES, qui réitèrent le caractère immédiat et irréversible de leur retrait », ont déclaré les Chefs d’État.
La déclaration attire également l’attention sur des regroupements terroristes dans des zones frontalières sensibles, notamment dans le bassin du Lac Tchad. Ces mouvements bénéficieraient de « soutiens financiers et logistiques de certains États étrangers ».
Face à ces menaces, le Collège a décidé :
De mettre les forces de défense et de sécurité en « alerte maximale » ;
D’intégrer les opérations nationales dans un « théâtre unique d’opérations militaires » au niveau confédéral ; D’appeler les populations à « redoubler de vigilance , dénoncer tout fait suspect et rejeter tout enrôlement dans des groupes terroristes ».
Le Collège des Chefs d’État a également condamné les récents ajustements militaires de la France, affirmant qu’ils masquent des velléités néocoloniales. « Les annonces de fermeture de bases ne sont qu’une façade. Un dispositif moins visible est en train d’être installé pour poursuivre les mêmes objectifs », ont-ils averti.
Ils ont également dénoncé l’attitude de certains États membres de la CEDEAO, accusés de « se soumettre à des agendas étrangers au détriment des aspirations des peuples ». La déclaration conclut par une réaffirmation des objectifs de la Confédération : « Nous resterons déterminés à défendre la souveraineté véritable et la dignité de nos peuples. Rien ni personne ne nous détournera de cette mission historique ».