Invité dans l’émission tête à tête de France 24 ce vendredi 15 septembre 2023, le président de la République de Guinée Bissau a donné les raisons de la déprogrammation de son voyage à Niamey, quelques jours après le putsch. Umaru Cissoko Emballo n’a pas du tout apprécié le choix des membres de la délégation envoyée par la Cedeao pour rencontrer les putschistes.
Il se désole : « Chaque fois qu’il y a coup d’État, deux chefs d’État membres de la CEDEAO sont dépêchés pour rencontrer les auteurs du coup d’État. C’est le cas au Mali, en Guinée Conakry et au Burkina Faso », répond l’homme fort de Bissau qui ajoute que « je devrais aller à Niamey pour discuter mais comme le Nigéria a dépêché une mission qui n’a pas réussi, que ferai-je là-bas si je partais ? La délégation était composée de l’ancien président du Nigéria, d’un guide religieux nigérian très bien apprécié et respecté dans la zone. Mais les musulmans doivent rester à la mosquée et les catholiques à l’Église. C’est une affaire politique et on ne doit pas mêler les religieux », brocarde l’ancien président de la Cedeao.
À l’en croire en parlant des putschistes, le général Bissau-Guinéen précise que « nous avons essayé de raisonner la junte pour le rétablissement de Bazoum au pouvoir en vain. Cette hypothèse de l’intervention militaire est toujours sur la table. Je ne donnerai pas la date. La décision politique est prise… C’est la crédibilité de la CEDEAO qui est en jeu et elle pourrait être plus faible qui peut même mourir. C’est vrai Conakry, Bamako et Ouagadougou sont passés. Cette fois, ça ne doit pas passer » rassure le Chef d’Etat Bissau-guinéen.

Cependant avec ce statut quo, il prévient qu’ « une transition au Niger est inaccessible. L’Algérie peut venir de bonne foi en proposant une transition de 6 mois. Mais nous, on n’a pas encore demandé l’aide de pays qui ne font pas partie de l’organisation. Ce n’est pas eux de nous imposer la conduite à tenir au sein de l’organisation » conclut-il.