Venu présider la cérémonie d’ouverture de la 6 e édition du Forum mondial de l’économie sociale et solidaire, le président de la République a d’emblée accueilli ses hôtes à travers un discours de bienvenue. » Au nom du Sénégal, je voudrais saluer nos hôtes et les remercier d’avoir bien voulu répondre à notre invitation en prenant part à cette 6 e édition du Forum mondial de l’économie sociale et solidaire, qui se tient pour la première fois en terre africaine. A toutes et à tous je souhaite la bienvenue et un agréable séjour parmi nous. Je me réjouis, à plus d’un titre, de présider cette cérémonie ».
Poursuivant, le chef de l’État de montrer tout son attachement et les nombreux efforts consentis en ce sens. » D’abord, en tant qu’ancien Maire, je mesure le rôle crucial de l’économie sociale et solidaire comme instrument de lutte contre la pauvreté et la marginalisation sociale. Ensuite, de par cette expérience à la base, je crois à la collaboration entre l’Etat et ses démembrements : villes, communes, collectivités territoriales et autres gouvernements locaux, pour le renforcement des capacités productives des couches sociales vulnérables, en particulier les jeunes et les femmes. Enfin, je suis convaincu de l’utilité de la coopération décentralisée comme moyen d’échange d’expérience sur les meilleures pratiques, et comme mécanisme de solidarité au-delà des frontières nationales. Voilà pourquoi j’avais porté il y a quelques années, avec Monsieur Khalifa Ababacar Sall, alors Maire de Dakar, la promotion auprès de l’Union Africaine de l’Organisation panafricaine des Cités et Gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA). C’est dans la même continuité que j’avais appuyé la requête de Mme Soham WARDINI, à l’époque Maire de la ville de Dakar, pour accueillir chez nous cette 6 e édition du Forum mondial de l’économie sociale et solidaire ».
Dans son discours, le Président Macky Sall de mettre l’accent sur le sens de l’économie sociale et solidaire. » Mesdames, Messieurs, l’économie sociale et solidaire, qui désigne les entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement et les activités reposent sur un principe de solidarité et d’utilité sociale, est une réalité au cœur de la société. Ici au Sénégal, l’économie solidaire et sociale se pratique de longue date, avec la formule dite tontine, dont les membres se retrouvent par
affinité, pour cotiser et récupérer leur mise à tour de rôle. Il est donc heureux que l’Assemblée générale des Nations Unies ait adopté, le 18 avril dernier, sa toute première résolution sur la promotion de l’économie sociale et solidaire
au service du développement durable. La résolution encourage notamment les
institutions financières multilatérales, internationales et régionales, ainsi que les
banques de développement, à participer aux efforts des Etats membres pour réaliser les objectifs du développement durable, au moyen d’instruments et de mécanismes financiers, existants et nouveaux, adaptés à tous les stades du développement. Je m’en réjouis particulièrement parce que ce texte va dans le sens du plaidoyer que j’ai constamment fait durant mon mandat à la tête de l’Union Africaine, pour : la mise en œuvre de l’Initiative du G20,
de suspension du service de la dette ; et la réallocation partielle des Droits de
Tirages spéciaux des pays développés, sous forme de prêts concessionnels en faveur des pays en développement pour soutenir leurs efforts de résilience et de relance post COVID-19″.
Avant de conclure, il a décidé de laisser un message au Forum sur » la situation particulière des pays en développement ». » C’est dire que dans un contexte de crise exacerbée, l’économie solidaire doit également s’appliquer à l’échelle internationale pour permettre aux Etats de disposer de ressources additionnelles en appui à leurs efforts internes. Alors que le monde continue de subir de plein fouet les conséquences cumulées de la pandémie et de l’invasion de l’Ukraine, j’invite votre Forum à attirer l’attention des pays et Institutions partenaires sur la situation particulière des pays en développement dont les économies, structurellement faibles, sont assurément les plus déstabilisées par la crise. Face à des défis inédits, il faut des réponses innovantes et solidaires pour un monde plus juste et plus inclusif ».