Novembre 2012, le Président nouvellement élu pose la première pierre du futur lycée technique et agricole de Sandiara. Dix ans, le désarroi gagne les elus locaux sur les lenteurs des travaux , en plein conseil présidentiel, le chef de l’état interpelle son gouvernement sur le retard pris dans la réception de l’ouvrage. Les décomptes sont payés par le trésor public , l’Agence de construction de Bâtiment et Édifices publics (ACBEP) est toujours dans le constat et l’entrepreneur, un habitué des faits, malgré les défaillances sur ses obligations contractuelles, garde toujours son marché des travaux. L’état est par définition un maître d’ouvrage laxiste mais pour le cas de Sandiara le rubicon est franchi.
Le lycée de SANDIARA pointe du doigt le manque ou les failles – s’il y’en a- d’un système de suivi – évaluation dans nos administrations et les cloisonnements sectoriels alors que tous les moyens et outils digitaux et numériques sont à notre portée pour faire une diligence régulière sur tous les projets de l’état, leur suivi, leur exécution et leur réception provisoire puis définitive pour le cas des contrats de travaux.
Et pourtant que d’ateliers, de séminaires, de rapports, de benchmarking , et tout récemment le Programme d’Appui à la Modernisation de l’Administration (PAMA), malgré tout ca un lycée peut prendre dix ans pour sa construction au Sénégal dans un monde où l’on construit des villes entières en moins de cinq ans.
L’Egypte a commencé en 2016 la construction d’une seconde ville de 6 000 000 d’habitants sept fois plus grande que Paris intra-muros – en trois ans seulement l’ossature de tous les bâtiments est close.
Le contrat liant l’état et l’entreprise défaillante chargée des travaux du lycée technique de Sandiara à traversée trois ministres et deux directeurs généraux de L’ACBEP, ainsi on n’est en droit de se demander combien de mises en demeure servies à l’entreprise exécutante, que faisait le maître d’oeuvre agissant pour le compte du maître d’ouvrage en dix ans . Une responsabilité pénale peut être engagée .
  Une seule mise en demeure accompagnée d’un constat de défaillance ou de retard aggravé  sur les délais  – par le maître d’œuvre  ou le bureau de contrôle.   –  sur le calendrier  de réalisation  permet la résiliation du contrat des travaux. Une entreprise à failli à ses obligations contractuelles, une mise en demeure a été servie, et on résilie unilatéralement le contrat, en charge maintenant pour l’Agence Judiciaire de l’Etat de gérer le contentieux post – résiliation s’il en est car techniquement y’en a. 
  Des stades de sports  au chantier de l’assainissement de la commune de  médina – mon quartier de naissance – et aujourd’hui le lycée de Sandiara c’est  toujours la même entreprise, qui ne finit jamais ses chantiers, s’arrange toujours pour se faire payer et ne respecte aucun de ses contrats dans un système de passation public poreux à souhait ou  toute entreprise quelque soit sa taille peut se voir attribuer un marché selon le seul critère du moins disant. La qualification technique qui doit prévaloir en premier avant le moins disant est systématiquement reléguée. Ainsi le secteur du bâtiment glisse vers l’opacité  avec une complicité de haut ‘vol’ des co- contractants. Sinon comment admettre que ce contrat tient après dix ans de travaux  non effectués ? 
  Nous sommes prompts à pointer du doigt les entreprises étrangères, hors qu’en interne – entre nous du secteur –  il y à un travail de toilettage sérieux à faire dans notre secteur. Le bâtiment est trop sérieux,  c’est  secteur normé, encadré et surtout hiérarchisé.   
    
                                
                                
                                
     
 
  