Plus de 3.600 personnes, selon des bilans provisoires, ont été tuées lundi dans le sud-est de la Turquie et en Syrie voisine par un puissant séisme de magnitude 7.8, suivi quelques heures plus tard par une forte réplique, et l’aide internationale se mobilisait après ces secousses alors que les opérations de secours étaient gênées par le froid et la nuit.
En Turquie, le bilan provisoire est passé lundi soir à 2.316 morts, selon l’organisme public de gestion des catastrophes (Afad). Et en Syrie le chiffre des morts a atteint près de 1.300, selon le ministère de la Santé et les secouristes.
En Turquie, 7.340 personnes avaient lundi soir été extraites vivantes des décombres, selon l’Afad.
, un grand nombre de personnes restant piégées sous les bâtiments effondrés qui se comptent par milliers. La pluie et la neige, tombée à certains endroits en abondance, et la baisse attendue des températures avec la tombée de la nuit rendaient lundi soir encore plus difficile le travail des secours.
Dans ces conditions, l’Organisation mondiale de la santé a dit s’attendre à un bilan final beaucoup plus élevé. « Nous voyons souvent des nombres huit fois plus élevés que les nombres initiaux », a dit à l’AFP une responsable des situations d’urgence du bureau européen de l’OMS, Catherine Smallwood.
La première secousse est survenue à 4H17 locales (1H17 GMT), dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne.
Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7.5, à 10H24 GMT, toujours dans le sud-est de la Turquie, à 4 km au sud-est de la ville d’Ekinozu.
– « Tout s’est effondré » –
« Avec ma femme et mes enfants, nous avons couru vers la porte de notre appartement au troisième étage. Dès que nous l’avons ouverte, le bâtiment tout entier s’est effondré », a raconté Oussama Abdelhamid, un habitant d’un village syrien frontalier de la Turquie, soigné à l’hôpital Al-Rahma dans la ville de Darkouch. Il a « miraculeusement » survécu avec sa famille.
Dans ces zones tenues par les rebelles qui combattent le régime de Damas, on dénombre au moins 700 morts.
A Sanliurfa, ville du sud-est turc, au bord d’un grand boulevard, des dizaines de secouristes tentaient dans la soirée d’extraire des survivants d’un immeuble de sept étages réduit à néant.
« Il y une famille que je connais sous les décombres », explique à l’AFP Ömer El Cüneyd, un étudiant syrien de vingt ans qui habite non loin de là.
Lundi soir, des habitants se préparaient à passer la nuit dehors, malgré des températures ressenties sous zéro degré, a constaté l’AFP.
« Nous n’avons nulle part où aller, nous avons peur », a déclaré Mehmet Emin Kiliç, rassemblé autour d’un feu au pied d’un immeuble de son quartier avec sa femme, ses quatre enfants et d’autres membres de sa famille.
Les mêmes scènes étaient visibles dans la journée à Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie.
« Ma soeur et ses trois enfants sont sous les décombres. Aussi son mari, son beau-père et sa belle-mère. Sept membres de notre famille sont sous les débris », y disait dans la matinée à l’AFP Muhittin Orakci, devant un immeuble effondré.
Le bilan risque encore d’évoluer dans les villes touchées, Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diyarbakir notamment. A Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l’effet du séisme, survenu à une profondeur d’environ 17,9 kilomètres.
– « apocalypse » –
Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 aoû…
     
 
  