Ousmane Sonko continue de s’adresser à la Communauté internationale depuis quelques jours. Après son entretien accordé aux médias France 24 et Rfi et dernièrement, son méga meeting à Keur Massar, le leader du parti Pastef affirme que la coalition Yewwi Askan wi a décidé de ne plus laisser le terrain à Macky Sall, qui présente l’opposition comme «opposée aux intérêts occidentaux». Il estime même que ces partenaires ont commencé à entendre et à comprendre le discours de l’opposition sénégalaise. Même si, paradoxalement, leurs ambassades à Dakar lui sont toujours fermées.
Par Ousmane SOW – Hier, Ousmane Sonko a fait l’essentiel de son adresse en français. Parce qu’il s’adressait non pas à la presse sénégalaise ou à l’opinion qui a tendance à le suivre, mais à «la Commu-nauté internationale».
Le leader du parti Pastef semble, depuis son entretien sur les médias audiovisuels français, avoir pris goût à prendre pour interlocuteurs les Occidentaux qu’il présentait, il n’y a guère à ses partisans, comme les soutiens directs de Macky Sall. Pourtant, hier, il a indiqué que la coalition Yewwi askan wi n’est contre aucune puissance étrangère, et surtout pas la France. Rappelant qu’il demandait il y a quelque temps à ce pays de lever son coude du cou des Africains, il a souhaité pour tous une collaboration équitable dans un monde ouvert et globalisé. «Personne ne peut s’enfermer sur lui-même. Il n’a jamais été question pour Yewwi askan wi d’être contre qui que ce soit. Il a été question d’être beaucoup plus, pour nous-mêmes en tant que Sénégalais, en tant qu’Afri-cains. Dans ce monde ouvert et globalisé, le Sénégal a ses partenaires… il y a une importance mutuelle que ces partenaires s’accordent», a déclaré Ous-mane Sonko pour clarifier sa position et celle de la Coalition Yewwi askan wi quant à la perception de leurs rapports avec la Communauté internationale.
Ce membre éminent de la Conférence des leaders de Yaw a souligné n’avoir jamais eu de rapports avec aucune puissance étrangère, depuis qu’il est entré en politique.
Ousmane Sonko indique par ailleurs, qu’il y a beaucoup de manipulation de la part du pouvoir de Macky Sall, pour faire passer aux yeux des partenaires étrangers, l’opposition sénégalaise comme étant irresponsable, foncièrement anti-occidentale et manipulée par la Russie. «Je peux dire ici, qu’aucun de nous n’a de contacts avec une puissance étrangère.
Personnellement, je ne suis en contact avec aucune puissance étrangère.»
Ce qu’il a tenu à souligner avec force, c’est que ces pays étrangers doivent se débarrasser de cette vision «infantilisante» tendant à fouler aux pieds les capacités des Africains à réfléchir et se développer par eux-mêmes.
L’opposant Ousmane Sonko demande à la Communauté internationale de freiner Macky Sall sur le 3e mandat.
A l’en croire, le Sénégal n’est pas la Côte d’Ivoire. Revenant sur le partenariat entre le Sénégal et la France, Sonko indique qu’ils n’ont pas de problème avec la France, mais plutôt avec la politique de l’Etat français. «Dans les relations que nous avons entretenues avec le reste du monde jusqu’à présent, l’Afrique a été la grande perdante. Et l’Afrique a besoin d’être rassurée. Il est temps que le reste du monde comprenne qu’il a désormais affaire à des peuples majeurs, qui comprennent où se trouve leur intérêt. A chaque fois qu’ils fermeront les yeux sur les exactions, les manipulations constitutionnelles pour que des présidents de la République se perpétuent, à chaque fois qu’ils fermeront les yeux sur ces pratiques, ils alimenteront un sentiment anti-français ou un sentiment anti-occidental. Ce n’est pas par rapport aux Français, mais c’est par rapport à la politique de l’Etat français», a affirmé le leader du parti Pastef, qui juge que l’avenir de la coopération entre l’Afrique et le reste du monde doit changer, et sur des bases qui ne zappent pas les intérêts des peuples africains.
Un discours entendu… sauf par les ambassades à Dakar
Se félicitant par ailleurs de trouver de plus en plus une oreille attentive du côté des partenaires étrangers, Ous-mane Sonko a relevé, comme à son habitude, l’isolement croissant de Macky Sall et son régime, non seulement à l’intérieur du pays, mais aussi sur le plan international.
«Nous sommes de plus en plus entendus, mais surtout compris par ces partenaires.» Il en a voulu pour preuve les rapports publiés par divers organismes et rapporteurs internationaux, qui «mettraient en cause la gestion des finances publiques, les emprisonnements arbitraires des journalistes et des artistes, les disparitions forcées, les assassinats…».
Cependant, le leader de Yaw n’a pas semblé relever la contradiction de ses propos, quand il se félicite de l’ouverture de plus en plus grande des partenaires occidentaux au discours de l’opposition sénégalaise, alors que dans le même temps, il déplore que la demande d’audience adressée par la Conférence des leaders de Yaw à l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal, ait fait l’objet d’une fin de non-recevoir. Pour Sonko, cette frilosité des diplomates occidentaux aux Sénégal serait certainement liée à «un chantage que (Macky Sall leur fait) sur le pétrole et le gaz sans doute». Il a indiqué que ces rencontres qu’ils ont sollicitées s’expliquent parce qu’il s’agit d’échanger avec eux sur la situation du pays.
On se demande ce que Guy Marius Sagna et son mouvement dont il doit sans doute être interdit de citer le nom complet, doivent penser de cette nouvelle mutation de l’homme Sonko.
LeQuotidien