Invité de Sud, Khalifa Sall est revenu sur l’affaire de la caisse d’avance de la mairie qui lui a valu son incarcération. L’ancien maire de la Capitale y va de ses révélations. Sans donner de nom, il révèle que des proches du pouvoir auraient bénéficié de la caisse tout en indiquant n’avoir aucun regret dans la gestion de cette caisse.
« Aucun regret sur la caisse d’avance (…) Cette caisse a toujours existé. C’est pourquoi, quand je suis arrivé, je suis resté 5 mois, je n’ai pas voulu la faire fonctionner parce que j’avais dit au Président Wade, votre caisse-là tant que le maire est en phase avec le président, il n’a pas de problème mais le jour où on se dispute, on va m’emprisonner.(…) C’est un problème d’honneur. J’ai perdu ma mère à cause de la caisse d’avance. J’ai assumé les choses. Les malades n’attendent pas. J’ai fait un contournement. J’ai signé des conventions avec des hôpitaux pour qu’on les soigne directement. Quand tu dois payer des dialyses, tu donnes de l’argent pour payer. J’ai assumé cette affaire. Quand l’actuel président de la République me sollicitait avec son cabinet pour certaines dépenses, il savait que je ne demandais pas de reçu », a-t-il dit. Relancé par les journalistes sur les bénéficiaires de la caisse dans le Gouvernement, Khalifa Sall refuse de donner des noms.
« Je ne crois qu’en l’État. On doit servir l’État mais servir différemment de ce qui se fait aujourd’hui. Ce qu’on va faire, il faut qu’on restaure la Nation. Je ne donne jamais de nom. »
Candidat déclaré pour la Présidentielle de 2024, alors qu’il reste inéligible, l’ancien maire de Dakar se voit malgré tout vainqueur
« devant n’importe quel adversaire ». Selon lui l’inéligibilité est une peine et n’est prononcée par aucun juge.
« (…) On parle de droit. Cette inéligibilité n’est prononcée par aucun juge. Ce n’est pas le juge. Mais c’est le Code électoral qui dispose qu’un sénégalais qui est condamné à plus 6 mois de prison ferme, ne peut s’inscrire sur les listes électorales ? C’est le Président Macky Sall en 2018 qui avait introduit un petit mot. Il a dit tout sénégalais condamné et ce n’était pas nous, c’était pour Karim Wade. Il se battait à l’époque contre Karim Wade pour qu’il ne soit pas inscrit. Ce n’était pas mon cas. En 2019, j’étais inscrit sur les listes. J’avais rempli toutes les conditions. Il a fallu des magistrats véreux pour dire que le rabat d’arrêt n’était pas suspensif. C’est le seul motif qui a été trouvé alors que la loi organique disait que le rabat d’arrêt comme les délais sont suspensifs.
Depuis 2012 à maintenant, quels sont les leaders de l’opposition qui n’ont pas fait la prison. Le jour où je serais face à lui, quand il ne sera plus président, je dirais que je veux tu m’expliques pourquoi la prison a été un instrument de lutte contre tes adversaires politiques », conclut-il.