Cité dans un scandale de détournement de plusieurs millions de francs CFA dans le cadre de l’achat de vivres destinés aux populations de Pikine- Nord impactées par la pandémie de la covid19 et laissées en rade par L’Etat dans son ciblage, Amadou Diarra s’est vite lavé à grande eau, balayant d’un revers de main les accusations non sans oublier d’en proférer quelques-unes à l’encontre de ses détracteurs Dans cet entretien, l’édile a tenté d’expliquer ce qui s’est réellement passé avant de demander à l’Etat de fouiller dans les relations qui unissent l’ancien ministre de l’énergie aux Chinois et d’auditer son lieutenant Lamine Gueye, devenu anormalement riche.
Dakaractu : Juste par rapport à ce conseil municipal qui vous aurait accordé un virement de crédit de plus de 31 millions pour l’achat de riz destiné aux foyers qui n’ont pas pu bénéficier de l’aide alimentaire… On vous accuse de détournement. De quoi il s’agit exactement ?
Amadou Diarra : Vous savez que le conseil municipal, c’est le maire qui le convoque. Donc, c’est moi qui ai convoqué le conseil municipal. Le virement de crédit de 31 millions, c’est qui l’ai proposé au conseil. Il s’agissait, en outre, de payer, à peu près 4 millions et quelque à un fournisseur dans le cadre de l’exercice de l’année écoulée et qu’on n’avait pas prévu dans le budget en cours. En fin d’année, il n’a pas été payé. Le dossier nous a été retourné après qu’on a voté le budget 2020. Donc, il fallait profiter d’un virement de crédit pour y intégrer ce mandat de retour qui a été une dépense et qui a été engagée, mandatée et non payée…plus maintenant le renfort des indemnités des délégués de quartiers. Donc, cela fait 5 millions et quelques. Donc, concernant les 25 millions, j’ai proposé ça au conseil municipal pour l’achat de vivres pour la résilience économique, sachant que l’Etat a fait autant mais en ciblant des ménages. Je savais qu’il y aurait des ménages qui seront laissés en rade. Je ne comptais pas couvrir toute la totalité des familles mais juste faire un geste. Le geste correspondait à 25 millions. C’est aussi simple que ça. Et puis, le virement de crédit ne signifie pas virement de l’argent. C’est des crédits dans le budget. C’est-à-dire en votant le budget initial en 2020, on n’avait pas prévu qu’il y aurait Corona. On n’avait pas prévu autant d’argent à destiner à l’achat de vivres. Donc, il faudra faire des gymnastiques dans le budget pour puiser dans les dépenses qui ne sont pas inutiles mais pas urgentes tels que les voyages, les séminaires et autres et virer les montants collectés vers les achats de vivres. C’est ce que j’ai proposé et le conseil l’a voté à l’unanimité. Sur ce plan, il n’y a aucun problème. Cela ne signifie pas qu’on a viré les 25 millions à crédit que dans nos caisses, il y a 25 millions. C’est comme quand on vote un budget 1 milliard ou 700 millions. Cela ne veut pas dire qu’on a cet argent en caisse. Les recettes rentrent mensuellement jusqu’à la fin de l’année. Par conséquent, il n’y a pas de scandale. C’est juste des gens qui ignorent les textes. Ils disent que » conseil bi jox nako 25 millions mu war co jënde ceeb mu détourné ko « , mais c’est des mensonges. C’est des gens qui veulent avoir du buzz. Il pense que quand il s’attaque au maire et que le maire lui réponde, ça va faire du bruit. Bon, comme il a de l’argent et comme c’est un prête-nom de Thierno Alassane Sall … On raconte que des chinois ont demandé à TAS de former un parti politique pour faire face au Président Macky Sall qui l’a viré parce qu’il avait l’intention de plaider pour eux pour avoir le gaz et le Chef de L’Etat a refusé. Son rêve c’est d’accéder au pouvoir et rebeloter les licences. J’ai entendu que ce Lamine Gueye là fait partie des gens qu’il a mis à Pikine et l’argent des chinois passe par des comptes dont celui de ce monsieur qui fait ce grand bruit.
Dakaractu : Deux mois après la livraison, le fournisseur a repris sa marchandise, dit-on. Car vous seriez dans l’incapacité de payer ?. Qu’en est-il exactement ?
Deux mois après la livraison ? Alors, il Ya mon troisième adjoint qui a démarché un fournisseur et qui l’a amené dans mon bureau. Et j’avais dit à ce dernier que je voulais une valeur de 25 millions de vivres (riz, huile, sucre, dattes et lait) et mon adjoint était présent lorsque je faisais la commande. J’ai discuté avec le fournisseur sur la prise en charge de la manutention, sur sa marge bénéficiaire, sur la Tva. C’était du riz non parfumé. Alors on était d’accord et le gars est parti. Deux jours après, les vivres sont venus. Dans mon entendement, c’est le fournisseur en question qui a livré les vivres. La commission de réception a tout réceptionné, il a fait le pointage et m’a envoyé le document. J’ai constaté que l’ensemble des kits qui devrait au nombre de 400 n’était pas au complet. Il manquait notamment de l’huile, du sucre…. J’ai interpellé mon adjoint et il a dit que le fournisseur allait amener le complément. Quand les choses ont commencé à accuser du retard, je lui ai demandé de m’amener le gars. Bizarrement, il m’amène une dame. J’ai pensé que celle-ci était l’émissaire du monsieur avec qui j’ai discuté. Et c’est dans les échanges que j’ai compris que la dame travaillait pour son propre compte pare que l’autre avait renoncé. Alors j’ai fait état de mon étonnement.
Mon adjoint me dit comme il savait ce dont j’avais besoin et que le premier fournisseur avait renoncé, il est allé chercher un autre estimant inutile le fait de venir m’aviser.
Mes yeux dans ses yeux,, la dame me dira ceci : » j’ai pas complété par ce que attend d’être payé » . Elle me dit aussi que c’est mon adjoint qui lui avait que les choses allaient se passer ainsi. Ce dernier lui dira , séance tenante,, que ce n’est pas vrai et qu’il ne lui avait jamais tenu pareil engagement.
Alors j’ai fait savoir à la dame que les choses ne se passaient pas comme ça. Alors , elle me rétorque ce qui suit : » l’Etat vous a donné 49 millions comme fonds de dotation. Je suis au courant ». Alors, je lui ai expliqué que cet argent était injecté dans les dépenses liées au secteur de la santé, de l’éducation etc…
Elle me dira qu’elle risquait d’avoir des difficultés avec sa banque et que des pénalités allaient lui être imposées.
En ce moment , le riz n’était pas encore consommé. Mais les dattes l’étaient déjà été pendant le mois de Ramadan. Pour le reste j’avais demandé à ce qu’on attende l’aide du Chef de L’Etat pour savoir les familles ciblées et aider celles qui étaient laissées en rade. Finalement, j’ai lui ai demandé de récupérer le reste de sa cargaison et de laisser sur place une quantité qui équivaudrait , cumulée avec le déjà consommé, à 7 millions. Et comme ça, je lui ferais la facture pour qu’elle se fasse payer. Je suis gentil. Et qu’est ce qu’il y a de scandaleux dans cette affaire là ? Absolument rien !
Le marché était redevenu intact et je l’ai lancé à nouveau. Beaucoup de fournisseurs se sont rués dessus. J’ai créé la concurrence et j’ai dit que le marché revenait à celui qui serait le plus rapide . Et j’ai souhaité avoir du riz et de l’huile uniquement, histoire de toucher à beaucoup plus de familles laissées en rade. De 400 cibles, je suis passé à 1000. Aujourd’hui la nouvelle commande a été gagnée. Le fournisseur a livré la totalité des vivres
Dakaractu : L’État du Sénégal vs a octroyé 49 millions Fcfa de fond…