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Accessoire de séduction pour femme : Dans l’intimité des «bine-bine» ou ceintures de perles

Accessoire de séduction pour femme : Dans l’intimité des «bine-bine» ou ceintures de perles

« Néne bi », « Pémé », « Thiaw sa khir », « Diaguar diaguar », « Pépe thiép », « Tangual » … Autant d’appellations qu’on donne aux ceintures de perles sous nos cieux. Un accessoire qui met en valeur la silhouette de la femme. Une recette de grand-mère souvent incontournable pour bien agrémenter son ménage.

Au marché des Hlm de Dakar, les ceintures de perles se vendent comme des petits pains. A peine arrivée sur les lieux, une jeune femme se présente avec la marchandise. Les deux mains chargées de bijoux. « Ma chérie, voilà les ceintures, c’est très joli, il faut acheter », lance-t-elle, en nous présentant sa collection. A quelques mètres d’ici, on aperçoit des cantines ; derrière les comptoirs, les femmes guettent l’arrivée des clients. C’est la partie du marché réservée à la vente des ceintures de perles. Exposées sous le soleil, elles brillent comme des effets lumineux. Au même moment, de jeunes femmes laobé tentent de convaincre les clients par le verbe facile.


Ce mardi 22 octobre, le marché Hlm retrouve petit à petit son ambiance des grands jours. La commémoration du grand Magal de Touba oblige. Les clients se font désirer. Dimé Sow fait partie des rares clients croisés dans le marché. Issue d’une famille laobé, elle précise que les bijoux de taille font partie de leur héritage familial. « Si j’avais le temps, je vous aurais fait une visite guidée de mon arsenal », nous confie-t-elle. Elle ajoute qu’elle garde une collection hors-pair. Normal pour une femme laobé, une communauté réputée dans la confection des bijoux de ce genre. Mme Sow assortit d’ailleurs ses ceintures avec ses pagnes « pour augmenter encore son pouvoir de séduction et garder son homme ».


En boubou rouge, Maty Dame Ndiaye dresse sous un panier les perles déjà enfilées et exposées sur son étal. Dans son lot, divers noms de ceintures en perles : « Néne bi », « Pémé », « Thiaw sa khir », « Diaguar diaguar », « Pépe thiép » et « Tangual ». Elles sont dans la famille des cristaux », explique-t-elle.


Les ceintures de perles portées autour des reins constituent d’excellents moyens de séduction dans un ménage. Différents modèles sont proposés sur le marché. Entre des perles traditionnelles et modernes, le client a une large gamme de choix.


Tout un art dans la confection de ces bijoux. Dans ce lot de perles, on retrouve celles provenant des pays étrangers comme le « Pémé » du Mali ainsi que d’autres modèles importés de la Chine. L’essentiel de la gamme de séduction est confectionné soit sur mesure ou en fonction de la taille standard. Des couleurs variées. Du flashy, du rouge « danger » au doré en passant par l’arc-en-ciel, le bleu roi, le rose, etc. Autant de mélanges de couleurs qui bondent les étals.


Marie Sow est également vendeuse et collectionneuse. A peine 24 ans, la demoiselle porte des petits « Pémé » en double. Elle se souvient lorsqu’elle était petite, sa maman lui en achetait beaucoup. « Ma mère me disait que ces bijoux me donnaient une jolie morphologie », se rappelle-t-elle.


Certaines perles ont un bruit particulier. Angélique Diouf pense que ce son dérange parfois. Ce « Thiak thiak, radiakh radiakh » me gêne, lance Mme Diouf, une jeune femme qui est dans l’ère de la modernité. Elle trouve absurde de mettre autour du bassin des choses lourdes et qui dérangent. Divorcée et mère d’un enfant, les ceintures de perles n’ont jamais été du goût de la jeune Angélique. Elle préfère les chainettes de taille en or ou en argent sobre et discret. Petite de taille, Angélique n’est pas un cas isolé. Rokhaya Ndiaye supporte moins ces ceintures en perles. « J’ai offert à mes belles-sœurs et à mes amies celles que j’avais acquises en guise de cadeaux, lors de mon mariage », ajoute Mme Ndiaye.


Enveloppé dans une tenue décontractée, un jeune homme, la vingtaine dépassée, sous le couvert de l’anonymat, nous explique qu’il aime bien ces astuces africaines. Et qu’il n’hésiterait pas à en acheter pour sa femme.

Les hommes font leur choix


Certains hommes n’hésitent pas à venir au marché pour acheter des perles à leurs épouses. Ils le font discrètement. A l’abri des regards. Un peu loin du marché. Selon certaines vendeuses, quand ils viennent au marché, ils savent déjà la nature et les couleurs de la perle qu’ils cherchent. « Ce sont des petits cristaux discrets qui peuvent coûter jusqu’à 10.000 FCfa ou encore les ceintures lumineuses avec la bonne qualité », précisent les vendeuses. Ces dernières ajoutent que certains hommes achètent même de petites jupes et des robes lumineuses pour leurs conjointes.

Des ceintures personnalisées


Ce n’est pas une nouveauté. Les ceintures personnalisées fourmillent dans les marchés. Ces fameuses lettres alphabétiques en petits métaux argentés avec de faux strass en diamant sont utilisées pour leur donner plus de feeling. L’unité coûte 50 FCfa. Adama Laye Diouf, une vendeuse, confectionne des phrases selon la commande de la clientèle. Entre autres, on peut y lire le nom du mari avec des fois des mots sexy. Pour éviter de choquer les passants, elles ne sont pas exposées. On ne les montre qu’aux éventuels acquéreurs.


D’après Adama Laye Diouf, ces petits mots d’amour agrémentent les ménages. Ils donnent, à ses yeux, plus de « puissance » à l’homme. Quand la lumière s’éteint, ces lettres en cristaux lumineux ont un effet très intense. Des pièces personnalisées qui peuvent coûter entre 2.500 et 10.000 FCfa, en fonction de la qualité des perles. « Le prix peut augmenter selon le choix des clients. Il arrive qu’un client vous demande de rajouter, de petitespétales de rose. Le tout revient à 500 FCfa à la cliente. Alors que pour les jeux de lumière, l’unité coûte 500 FCfa », explique-t-elle. D’autres perles relèvent d’une superposition de petites chaines en or ou en argent, mais en faux, juste pour le feeling, poursuit-elle.

Un mode d’emploi diversifié et varié


Pour utiliser ces perles, il faut les mettre dans un bocal ou dans un sceau. Puis l’embaumer avec des parfums de chambre au choix pour qu’au moment de les nouer, qu’elles aient une bonne odeur.


D’après Maty Dame Ndiaye, elles ne doivent pas rester longtemps dans le sceau. Pour éviter qu’elles perdent son élasticité et se détachent. Selon elle, l’odeur s’incrustera sur les perles et pourra durer. A l’en croire, il ne faut pas se doucher avec ces ceintures de perles pour éviter les effets sanitaires néfastes.

«PEME», «CRISTAUX», «LUMINEUSES» … : De nouvelles tendances sur le marché


Avec une aiguille, Merry Sène enfile les perles en tendance. Sur un fil élastique, elle rassemble des perles sous forme cylindrique, et en bâtonnets. Selon la commande, elle y superpose des petits cristaux appelés dans leur jargon « ventilo ». « Les cristaux et les lumineuses servent à économiser de l’énergie car les femmes n’ont pas besoin d’allumer la lampe dans sa chambre », explique-t-elle, sur un ton taquin. Pour chaque catégorie, les pièces diffèrent.


Les nouvelles mariées en général préfèrent les cristaux et les perles qu’on appelle « Pémé » ; cela fait plus jeune. Il s’agit de petites perles qui brillent et passent souvent inaperçues. Elle mettra plus en valeur leurs formes et leurs tailles. Chez les jeunes dames « Dieck », la tendance reste les grosses perles en « Pémé » associées aux cristaux. Alors que les « Drianké » sont fidèles aux perles pures car celles-ci se vendent au pesage. Il arrive que des ceintures pèsent un kilogramme.

Par Souadou NDIAYE (stagiaire)

Lesoleil


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