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A SON EXCELLENCE MACKY SALL : « De grâce, par dignité, pour votre honneur et celui de votre postérité et par respect pour le peuple, n’abjurez pas au sujet du 3ème mandat. »

A SON EXCELLENCE MACKY SALL : « De grâce, par dignité, pour votre honneur et celui de votre postérité et par respect pour le peuple, n’abjurez pas au sujet du 3ème mandat. »

Monsieur le Président de la république, aujourd’hui et partout dans notre pays, affectueusement surnommé Ndoumbélane, les commentaires de toutes sortes vont bon train sur la possibilité qui s’offre à vous de briguer un troisième mandat. Le débat public est ainsi vampirisé par ce fameux troisième mandat ; un débat qui n’aurait jamais dû avoir lieu encore moins s’installer de manière si insidieuse. 

Monsieur le Président de la république, vous avez été un des acteurs les plus en vue dans la lutte du peuple sénégalais contre un troisième mandat du Président Abdoulaye Wade dont vous avez, malheureusement, appris beaucoup de très mauvaises pratiques. Cet épisode douloureux et triste de la vie de notre pays a enregistré la mort  de plus d’une dizaine de jeunes compatriotes qui avaient accepté de consentir le sacrifice suprême pour le triomphe des nobles idéaux et des principes devant régir la marche de notre république. C’est ce sang versé qui vous a permis d’être au palais, siège de la légitimité populaire. Et, c’est parce que  avez certainement tiré les enseignements de cette sombre page de notre histoire, qu’une fois élu, vous avez cru devoir soumettre à la sanction du peuple, une révision constitutionnelle qui consacre la limitation des mandats présidentiels à deux. Les dispositions de la constitution en vigueur sont sans équivoque « Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs ». C’est clair, net, précis et limpide. Les Sénégalais avaient massivement voté cette révision constitutionnelle, en étant profondément convaincus que jamais plus le problème du troisième mandat ne se posera au Sénégal. 

Monsieur le Président de la république, vous aviez vous-même déclaré avoir verrouillé la constitution pour qu’il ne soit possible à quiconque  d’exercer plus de deux mandats consécutifs. Combien fois ne vous a-t-on pas entendu clamer, déclarer et seriner partout qu’après l’élection de Février 2019, vous en serez à votre second et dernier mandat. Aujourd’hui tous les Sénégalais disposent de cet enregistrement  ou vous réaffirmiez que ce n’est ni opportun ni utile de débattre d’un éventuel troisième mandat, parce que tout simplement, la constitution ne le permet pas, et vous aviez été très ferme et catégorique dans vos propos.

Monsieur le Président de la république, à peine huit mois après votre réélection, voilà que surgit et s’impose sur la place publique la question d’un troisième mandat ; un débat bizarrement et étonnamment soulevé par vos partisans, peut-être même sur vos propres instructions. J’ai souvenance de la confidence d’un vos ministres qui m’avait fait part de son étonnement quand, au cours d’une audience que vous lui aviez accordée juste six mois après votre première élection de 2012, vous évoquiez déjà votre deuxième mandat. L’histoire semble se répéter. Ce débat est suscité à dessein non seulement pour jauger la réaction des Sénégalais par rapport à votre réelle intention de vous représenter, mais aussi pour distraire et divertir le peuple par rapport à ces graves, innommables et innombrables scandales qui caractérisent votre gouvernance. Dans le cadre d’un réajustement communicationnel vous auriez donné des instructions pour qu’aucun membre de votre coalition n’évoque plus la question du troisième mandat devenue très sensible et susceptible de mettre la puce à l’oreille de vos compatriotes. Et, c’est pour avoir enfreint vos oukases que les éminents membres de votre parti fantôme, en l’occurrence Sory Kaba et Moustapha Diakhaté ont été virés comme des malpropres  sans ménagement et sans état d’âme ; vous n’avez en aucun moment tenu compte ni de la sincérité de leur engagement ni des énormes sacrifices consentis pour vous aider à accéder à la charge suprême.

Monsieur le Président de la république, par contre, d’autres membres de votre coalition ne se gênent point pour soutenir que vous avez la possibilité de briguer un troisième et ils s’en font les hérauts publiquement ; pour ce faire ils envahissent les média et mettent à profit les différentes tribunes qui leur sont complaisamment offertes pour défendre la possibilité d’un troisième mandat en votre faveur. Il n’est que de citer des pauvres hommes, des minus habens comme Sitor Ndour, Cheikh Seck, des énergumènes dont les frasques, l’avidité, la cupidité ainsi que l’absence totale d’éthique et de vertu seront bientôt portés à la connaissance du grand public. Le traitement discriminatoire entre ceux qui disent la vérité et les courtisans ne fait que conforter les Sénégalais dans l’idée selon laquelle vous voulez briguer un troisième mandat. C’est le sabre pour certains de vos partisans qui, par simple fidélité, ne font que reprendre vos propres propos, votre position officielle de ne faire que deux mandats et, c’est le silence pour tous ces fumistes qui vous poussent vers la sollicitation d’un 3ème mandat. Votre attitude est très révélatrice d’un trait de caractère qui vous est propre ; vous êtes trop partisan et très partial dans vos jugements et vos décisions.

Monsieur le Président de la république, les Présidents africains, presque tous adeptes d’un troisième mandat, ont la sale manie et l’exécrable habitude de passer leur temps et leur magistère à mentir à leurs peuples qu’ils ont toujours considérés comme immatures, naïfs et incapables de s’assumer. Et c’est donc sans scrupules et sans aucune gêne qu’ils érigent le mensonge en élément paradigmatique de leur gouvernance. Dans les pays africains, notamment au Sénégal, l’imaginaire populaire considère que le pouvoir est d’essence divine, c’est pourquoi son titulaire apparait comme un être exceptionnel représentant de Dieu sur terre, par conséquent, parfait et paré de toutes les vertus, et qu’à ce titre sa parole ne peut qu’être sacrée. Un chef ne peut ni ne doit mentir. Malheureusement, il a été constaté et relevé à suffisance que votre parole est instable, légère, dangereusement spécieuse et qu’elle ne mérite guère qu’on lui accorde un quelconque crédit.

Monsieur le Président de la république, mentir c’est donner pour vrai ce que l’on sait faux, mais aussi nier ce que l’on sait vrai. Devant votre peuple et la communauté internationale et en direct, s’il vous plait, vous avez, lors d’un show médiatique, narcissique et folklorique organisé au palais, vigoureusement nié avoir eu à récuser le ministre Ousmane Ngom ; de même que le directeur général des élections Cheikh Gueye. Certainement surpris par la pertinence de la question, agacé et irrité vous aviez répondu, avec une véhémence qui cachait mal votre colère ; et pour prouver la véracité de vos allégations et vous donner une assurance feinte, vous aviez demandé des preuves. Par la magie du clic, celles-ci vous furent présentées à travers des enregistrements qui vous ont confondu et rendu tout penaud. Les internautes s’étaient chargés de vous démentir ; on dément un menteur. Quand on ment on est un menteur. Cela me fait vraiment de la peine d’user de ce vocable dont je reconnais la crudité, surtout s’il s’agit d’une autorité ; mais mon faible niveau ne m’a pas permis de trouver un synonyme euphémique. Après tout, devant des gens dépourvus de scrupules, sans aucun souci de la morale et faisant allègrement fi de l’éthique, il n’y a vraiment pas lieu de s’embarrasser d’un langage civilisé, politiquement correct, moralement acceptable et socialement tolérable.

Monsieur le Président de la république, votre magistère est jonché de reniements spectaculaires, truffé d’abjurations publiques, parsemé d’engagements  non respectés, pavé de promesses non tenues et émaillé de scandales de toutes sortes. Vous apparaissez aux yeux de la majorité de vos compatriotes, notamment les plus jeunes, comme quelqu’un dont la parole est très instable, trop volatile et fortement versatile. Aussi, entend-on dire à Ndoumbélane que «  waxu Macky Sal…


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