En 2005, une cinquantaine de migrants ouest-africains, composés en majorité de Ghanéens, ont été exécutés de sang froid en Gambie par les “Jungulars” (escadron de la mort) de Yahya Jammeh. Cette exécution sommaire ne souffre plus d’aucune ambiguïté puisque l’un des membres du Commando a avoué, mardi dernier devant la Commission Vérité, réconciliation et réparation, dans quelles circonstances ils ont accompli la sale besogne, sous les ordres de l’ancien dictateur Yahya Jammeh.
Selon le lieutenant Malick Jatta, les migrants ont été arrêtés à Barra, dans le nord de la Gambie. Ils ont été conduits à Kanilai connu pour être le village natal de Jammeh. Ensuite, se rappelle Jatta, une partie des captifs a été transportée à la frontière entre le Sénégal et la Gambie. Poursuivant, l’ancien membre des “jungulars” de Yahya Jammeh révèle qu’ils y ont été tués et enterrés dans un puits sur le sol sénégalais. Le lieutenant Jatta admet avoir participé à cette expédition et avoue même avoir tué un des migrants sur ordre de son supérieur, Solo Bojang.
Les ordres qui leur sont parvenus avaient présenté les victimes comme des comploteurs qui voulaient renverser le régime de Jammeh. Qui est accusé d’avoir orchestré le meurtre du journaliste Dayda Haydara et de son cousin Haruna Jammeh.
Rappelons que Yahya Jammeh dont les 24 ans de règne sont passés au peigne fin, a été défait par Adama Barrow, lors de la présidentielle de décembre 2016.
Contraint à l’exil par la CEDEAO, il a trouvé refuge en Guinée équatoriale et s’active autour de l’agriculture en attendant une hypothétique extradition pour faire face à ses crimes.