C’est un décret qui obéit à l’esprit de la réforme constitutionnelle dont l’orientation est essentiellement technique et administrative.
Pour rappel, la réforme avait comme sens le resserrement organique et le recentrage du processus décisionnel tel que l’avait annoncé le Ministre Secrétaire général du Gouvernement, en livrant le message du Chef de l’État, lors du remaniement du 06 avril 2019.
Maxime Jean Simon Ndiaye disait : «Le Président de la République, son Excellence Macky Sall, à la faveur de la cérémonie de prestation de serment, le 02 avril 2019, avait évoqué, je cite : «Des changements dans la Gouvernance de l’exécutif pour un meilleur suivi des politiques publiques», révélant ainsi sa volonté résolue d’insuffler une nouvelle dynamique à la conduite des affaires publiques.
En parfaite cohérence avec ce postulat de base, et en le réitérant, dans son mes- sage du 05 avril 2019, faisant suite à la démission du Premier Ministre, par une détermination à resserrer l’organe gouvernemental, et à recentrer les missions essentielles de l’Etat, le Chef de l’Etat s’est ainsi attaché à rester cohérent avec trois viatiques de base qui fondent la performance publique : c’est d’abord la simplicité dans l’organisation ; c’est en- suite la souplesse dans l’action et le fonctionnement ; c’est enfin la clarté et la lisibilité des échelles de responsabilité.
Afin donc de faire la preuve de la transformation publique du Sénégal, par la
gouvernance d’abord, le Chef de l’Etat a décidé de poser un jalon décisif dans le pilotage de l’exécutif par le rapproche- ment du niveau d’instruction des dossiers, que constitue le Gouvernement, du centre de décision incarné par le Président de la République et ses services.
Autrement dit, le processus décisionnel, mais également le suivi et l’évaluation n’en sont que mieux ajustés : c’est cela le recentrage de l’Etat, et par le haut d’abord.
Pour cela, le Chef de l’Etat a jugé approprié de reconsidérer le niveau intermédiaire de transmission et d’animation gouvernementale, que constitue la fonction de Premier Ministre, pour être lui- même au contact direct, avec les niveaux administratifs chargés de l’application, de l’exécution et de la mise en œuvre.
Dans cette perspective, la fonction de Premier Ministre sera provisoirement maintenue, afin de conduire à terme cette réforme.
Mais d’ores et déjà, le Chef de l’Etat a décidé, à la ferveur de la constitution de la nouvelle équipe qui devra faire démarrer son quinquennat, d’engager sa logique d’un resserrement du niveau décisionnel.
Il en résulte donc, que le Président de la République a décidé de nommer un Premier Ministre qui, cumulativement avec cette charge, assumera les fonctions de Secrétaire général de la Présidence de la République, le temps qu’aboutisse la réforme.»
Avec la suppression du poste de Premier Ministre et de la Primature, la Présidence de la République devient ainsi non seulement le niveau de pilotage, mais d’instruction et de coordination des dossiers. Pour autant, l’organigramme de la première institution n’en devient pas sur- chargé, puisqu’il ne se renforce que de quatre organes nouveaux comme la Haute Autorité chargée de la coordination de la Sécurité maritime, de la Sûreté Maritime et de la protection de l’environnement marin (Hassmar), la Haute Autorité des Aéroports du Sénégal (Haas), Centre des Hautes études de Défense et de Sécurité (Cheds), Millenium Challenge Account Sénégal (Mca-Sénégal).
L’autre enseignement est la consécration du Secrétariat général du Gouvernement comme institution autonome, mais dépendant directement du Chef de l’État. Il n’est pas un démembrement de la Présidence de la République, mais sa dépendance fonctionnelle vis-à-vis du Chef de l’État est très forte. Il conserve l’essentiel des entités qui étaient rattachées à la défunte Primature. On y note un renforcement, avec la création de nouvelles entités (neuf au total) pour aider le Président de la République dans le suivi et l’encadrement de nombreuses réformes importantes.
Pour systématiser, la Présidence de- vient le seul centre de décision, le seul lieu d’impulsion et de coordination, et le Secrétariat général du Gouvernement aide le Président de la République dans la veille et l’accompagnement de l’action publique.
Voilà pourquoi le titre classique du décret de répartition qui était toujours «Ré- partition des services entre la Présidence, la Primature et les ministères», devient «Répartition entre la Présidence, le Secrétariat général du Gouvernement et les ministères» et cela reflète l…