L’exemple des sites d’exploitation de nos ressources minières, comme c’est le cas à Kédougou (or) et Diogo (zircon) où des personnels compétents sont venus d’ailleurs, faute de compétence locale, devrait créer un déclic chez tous les jeunes Sénégalais mais aussi des autorités. Il devrait en être de même pour toutes les populations africaines. En effet, alors qu’est entretenu le débat sur la prochaine exploitation des ressources gazières et pétrolières, il sonnerait aujourd’hui, pour beaucoup de Sénégalais, l’heure pour les jeunes d’aller se former. Une formation pour s’offrir une compétence afin d’être à même de faire partie des leaders de l’Afrique de demain. Formateur Sénégalais, Idrissa Mbengue, directeur du programme Lead Campus à Dakar est de ceux-là qui le pensent vraiment et qui tirent sur la sonnette d’alarme.
Rencontré, en marge d’une session de formation dédiée à de jeunes cadres africains, à Dakar, lui n’est pas allé par quatre chemins pour appeler ses compatriotes Sénégalais à prendre les devants et à se mettre à niveau dans tous les secteurs. Ce, ‘’parce que la compétition aujourd’hui, elle n’est plus locale. C’est une compétition mondiale. Il ne faut pas que, aujourd’hui, nous les Sénégalais on se laisse dominer par d’autres. Il faut que l’on soit conscient que le monde est en train de bouger et qu’il n’y a plus de frontières. Si on ne se bat pas pour prendre les premiers rôles, d’autres vont prendre nos places et puis on n’aura plus que nos yeux pour pleurer. Les compétences, il faut les former. Aujourd’hui, on est plus dans les théories que dans les actions. Il faut actuellement que dans les écoles, les universités etc…, l’État appuie et mette en place un dispositif de formation pour que les Sénégalais puissent dès, maintenant, se préparer aux métiers d’avenir’’, a confié M. Mbengue.
Dans un petit entretien qu’il a accordé à Dakaractu, celui-ci a évoqué les résultats d’une étude qui, selon lui, ‘’a montré que 70% des métiers d’avenir ne sont pas encore créés. Et, si nous restons là à parler continuellement de pétrole sans aller nous former, quand le pétrole sera là, on n’aura pas les outils pour les gérer, d’autres vont venir pour les gérer à notre place’’. D’où sa conviction, qu’il urge pour les Sénégalais de ‘’comprendre que leur avenir est entre leurs mains ; que ce n’est pas à l’État de tout faire et que c’est aux Sénégalais eux-mêmes de prendre leur destin en main. Et ainsi, à chacun, avec ses ambitions de se préparer pour avoir le meilleur’’, a-t-il dit.
Parlant de Lead Campus, la structure qu’il dirige à Dakar, il a relevé que c’est un programme financé par l’Agence française de développement (Afd). Une formation organisée sur 3 sites Cap Town (Afrique du Sud), Dakar, ensuite Paris au profit de 20 jeunes du continent. ‘’20 participants qui sont de 12 nationalités composées de 13 hommes et 7 femmes qui ont en commun, le fait qu’il sont tous de ‘’jeunes cadres à haut potentiel et porteurs de projet’’ (…). Nous, on les aide à réaliser cette potentialité entrepreneuriale sur le continent africain que cela soit donc sur l’énergie, l’environnement, l’agriculture, l’agro business. Quel que soit l’objet de leur business, nous on les aide à peaufiner et à bien parfaire ce projet et après bien sûr pouvoir le réaliser dans un délai très court’’, a dit M. Mbengue.
Ce dernier de souligner que le projet de Lead Campus, se voulait un cadre pour voir ‘’comment former les Africains à haut potentiel. C’est-à-dire former des gens qui ont des projets de retour sur le continent ou bien des projets qui ont un impact sur le continent Africain. Mais, en qui il manquait encore quelque chose comme les outils leur permettant de réaliser ce rêve, ce projet. Et nous on s’est dit qu’on peut les former et leur offrir ce qui manque pour la réalisation de cet objectif en les faisant venir dans un programme qui s’appelle Lead campus qui veut dire, Leaders pour l’Afrique de demain. Aujourd’hui, nous, notre vocation c’est de former les leaders pour l’Afrique de demain. (…). Nous sommes à notre 4eannée, chaque année, c’est 25 jeunes sauf cette année où l’on a 20. Ce qui fait un total de 95 jeunes formés’’.