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Insécurité et violence dans la sous-région : Les Nations Unies alertent sur « une urgence humanitaire sans précédent dans le Sahel »

Insécurité et violence dans la sous-région : Les Nations Unies alertent sur « une urgence humanitaire sans précédent dans le Sahel »

Les agences des Nations unies et les Ong internationales humanitaires ont lancé une récente alerte, afin d’avertir sur les conséquences néfastes de ‘’l’escalade de la violence armée dans le Sahel’’. Une situation qui a engendré ‘’des déplacements forcés et des urgences humanitaires de niveau sans précédent’’. Ce qui fait qu’ils ont appelé à ‘’un soutien renforcé et à des efforts accrus pour s’attaquer aux causes profondes des crises dans la région’’. La communauté humanitaire qui entend porter assistance à 15,3 millions de personnes à travers le Sahel cette année, dit avoir besoin d’un financement total de 2,4 milliards de dollars (1 385 milliards 362 millions francs Cfa). En juin, moins d’un quart des fonds avaient été reçus, note un communiqué parvenu à Dakaractu.
 
La cause principale de cette situation dramatique est la violence. Celle-ci ‘’perturbe les moyens de subsistance et aggrave l’impact des vulnérabilités chroniques, telles que l’insécurité alimentaire, la malnutrition et les épidémies, dans les communautés affectées au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Cameroun (Extrême-Nord), au Tchad, et dans le nord-est du Nigeria. Plus de sept millions de personnes sont en proie à l’insécurité alimentaire. La malnutrition menace la vie de cinq millions d’enfants. Le secteur de l’éducation est également durement touché. Plus de 4 000 écoles ont été fermées ou ne fonctionnent pas et 900 000 élèves sont touchés’’, a appris Dakaractu.
 
 Besoin urgent de 1 385 milliards 362 millions F Cfa pour sauver des vies et éviter une crise plus profonde
 
Dans ledit communiqué, il est signalé : ‘’en un an, environ un million de personnes ont dû fuir leur foyer en raison de l’insécurité et de la violence. Au Burkina Faso, au Mali et dans l’ouest du Niger, le nombre de déplacés a quintuplé. Et le bassin du Lac Tchad connaît de nouvelles attaques et de nouveaux pics de déplacements. À travers le Sahel, 4,2 millions de personnes se retrouvent aujourd’hui en situation de déplacement forcé’’.
 
Il est également relevé que « l’impact de la crise, dans l’une des régions les plus vulnérables du monde, est dramatique. L’ampleur et l’intensité des violences ont laissé des communautés dans un état de dévastation indescriptible.  » Des propos émanant de Chris Nikoi, Directeur régional du Programme alimentaire mondial (Pam). Lequel ajoute que « des millions de personnes tentent encore de se remettre de la crise alimentaire et nutritionnelle qui les a frappées de plein fouet l’an dernier. La période de soudure avançant à grand pas, nous devons fournir une aide rapide et soutenue pour sauver des vies et éviter une crise plus profonde. »

Plusieurs appels ont été lancés pour prendre à bras le corps cette situation préoccupante qui menace aussi bien le Sahel que les pays voisins. Parmi ceux-ci, celui de Liz Ahua, la représentante régionale du Haut-commissariat pour les réfugiés (Hcr) qui signale que « la violence armée s’accompagne d’un dénuement et de privations. Nous devons protéger la dignité des personnes affectées et assurer leur protection contre les menaces, l’exploitation et les abus, ». Selon elle, « au-delà de la réponse humanitaire, le Sahel a besoin d’aide pour s’attaquer aux causes profondes des crises qui affectent la région. Il est crucial que le Sahel bénéficie d’investissements robustes dans les services publics, les infrastructures et le développement économique pour apporter des solutions durables à l’ensemble de sa population ».
 
Risque de débordements de populations du Sahel, vers les pays côtiers
 
 
Bien que les conflits et leurs effets dévastateurs affligent le Sahel depuis de nombreuses années, l’insécurité ne s’est jamais propagée si rapidement, dans des régions aussi vastes, ni touché un si grand nombre de personnes. Le risque de débordements au-delà du Sahel, vers les pays côtiers, est bien réel, a aussi relevé le communiqué qui entendait sonner l’alerte sur une ‘’urgence humanitaire sans précédent dans le Sahel’’.
 
Pour sa part, Marianne Irion, Directrice régionale du Conseil norvégien pour les réfugiés (Nrc) dit haut et fort que « l’accès humanitaire continue d’être menacé. L’insécurité et les restrictions imposées pendant les opérations militaires entravent l’acheminement de l’aide. Face à ces difficultés, nous devons insister sur les principes humanitaires. Nous nous devons de rester et aider les communautés affectées où qu’elles se trouvent, ». 
 
« Si nous voulons inverser la tendance dans le Sahel, il faut modifier l’approche actuelle, majoritairement sécuritaire », a expliqué Mamadou Diop, Directeur régional d’Action contre la faim (Acf). Ses collaborateurs et lui jugent nécessaire de ‘’garantir l’accès des populations aux services de base, en particulier dans les zones touchées par le conflit, où les besoins dépassent les ressources disponibles’’. D’où l’appel à un ‘’financement flexible pour renforcer la résilience et s’atteler aux causes profondes des crises ».


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