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DIALOGUE NATIONAL / Pape Modou Fall (Deug Moo Woor) livre les 5 points sur lesquels devraient, au pire des cas, porter le dialogue au risque d’être un échec.

DIALOGUE NATIONAL / Pape Modou Fall (Deug Moo Woor) livre les 5 points sur lesquels devraient, au pire des cas, porter le dialogue au risque d’être un échec.


Partant de ce postulat que  » Personne ne peut gouverner seul et que personne ne gouvernera indéfiniment  », Pape Modou Fall se plaira de rappeler que  » les hommes passent et les institutions demeurent.  »  Pour le leader de Deug Moo Woor, en tout temps  » les acteurs politiques ont besoin de se parler,  d’échanger et de trouver des consensus pour faire évoluer le pays. Ne pas participer à ce dialogue aurait été une grosse erreur pour l’opposition. Un dialogue c’est d’abord des termes de référence, sur quoi et de quoi il faut dialoguer  », avant de proposer 5 points essentiels, selon lui, sur lesquels il faudrait forcément cogiter et échanger.

Par rapport au contexte, estime-t-il,  » le dialogue devrait d’abord s’intéresser au point parrainage. Une loi qu’il faut revoir, non seulement elle n’est pas conforme au principe de secret du choix politique, mais également, elle va à l’encontre de la loi portant données à caractère personnel.  Cette loi impose à ce que le responsable du traitement des données définisse la finalité et la durée de la collecte.  Une charte devrait être signée au niveau de la commission des données personnelles pour rassurer les citoyens Sénégalais.
Maintenant, que sont devenues les données collectées ?  Que va faire le Conseil Constitutionnel avec la collecte des 27 candidats ? Les collecteurs,  les délégués régionaux et les coordonnateurs nationaux ont toujours en leur possession les données personnelles de citoyens Sénégalais ?  Qu’est-ce qu’ils vont faire de ces données,  vont-ils les détruire ?  Pour quelle durée doivent-ils les conserver ?  
Ne vont-il pas les utiliser pour les prochaines collectes ( locales et législatives)  ?  Lors de la définition des modalités,  il a été choisi un discriminant,  les 17 chiffres qui représentent le numéro de la carte CEDEAO.  Pouvons-nous utiliser le même discriminant pour les locales ?  Certainement Non puisqu’il n’en est plus UN.  En décidant de les changer à chaque élection, pour combien d’élections allons-nous utiliser encore cette loi ? Nous devons reconnaître que cette loi a une durée de vie très limitée.  

2. Le statut de l’opposition et de son chef ( comment le déterminer ?) 

De mon point de vue, on ne peut pas discuter du statut de l’opposition sans revenir sur le sens de la création des partis politiques et leur vrai rôle dans le processus électoral,  leur rationalisation et leur financement. Ces points vont ensemble,  vouloir se limiter au statut de l opposition et son chef,  serait une grosse erreur,  un manquement. Idem pour la détermination des modalités du choix du chef de l’opposition. Il ne serait pas pertinent de discuter un choix du chef de l’opposition sans revenir sur la notion de coalition ou alliance politique. L’alliance ou la coalition ne doit pas être un regroupement de plusieurs partis politiques, mais plutôt de partis qui ont décidé de soutenir un parti politique et son candidat aussi bien pour la présidentielle que pour les législatives. Nous devons donc par ce dialogue redéfinir la notion de  » coalition  » et les chartes d’alliance entre partis politiques. 

3. Le mode d’élection du maire 

Ce dialogue doit être le lieu du consensus pour tourner définitivement la page du scrutin indirect. Pour le bonheur de tous les acteurs politiques mais aussi et surtout pour libérer les citoyens. Ainsi,  ils pourront désigner en toute lucidité/visibilité leurs maires.  

4. Le report des élections locales et législatives 

Pour mieux stabiliser le pays,  il peut être retenu de débattre sur le report les locales pour une meilleure lecture de la loi sur le parrainage, mais aussi pour le report des législatives de 2022.  D’où le sens d’un débat politique sincère sur ces éventuels reports. Mais attention, c’est un point sensible. S’il faut accepter le report des locales, il faudra certainement faire de même pour les législatives de 2022 qu’il faut projeter en 2024.

5. Institutionnalisation du dialogue,  un cadre permanent ou une autorité chargée des élections et du dialogue politique 
 
Ce dernier n’est pas moins important que les 4  points. – Discuter de l’autorité en charge des élections sera un début pour régler le problème du cadre du concertation ( toujours un flou autour de la personnalité qui doit le présider).  
Ce point ne doit pas se limiter à une autorité en charge des élections, mais il doit aussi  se pencher sur l’ Institutionnalisation du dialogue entre les acteurs politiques.  
Sur ce point,  nous ne devons pas oublier le couplage des cartes ( CIN et électeur) qui a entraîné l’impression des données d’identification et des données électorales sur la même carte.  
La gestion des données d’identification des citoyens doit être exclusivement gérée par l’autorité en charge de la sécurité publique.  
Il est donc hors de question de retirer la DAF de l’autorité en charge de la sécurité des sénégalais ( ici du ministère de l’intérieur).
Le faire serait aussi une grosse erreur. 
Cependant,  pour les questions électorales, le débat sur la création ou non d’une nouvelle autorité qui aura aussi en charge le dialogue politique, serait intéressant.  » 
 
Pape Modou Fall de livrer ses recommandations

 »Les acteurs ne doivent pas passer tout leur temps à vouloir évaluer le  scrutin de la présidentielle du 24 février 2019. Parce qu’il ne serait pas possible de s’accorder sur l’ essentiel, la réélection du président Macky Sall. Les acteurs ne doivent pas s’attarder sur la question du fichier électoral. Je pense qu’un nouvel audit  serait une perte de temps. 


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