Jusque dans les années 80, il n’y avait pratiquement que les médias d’état, les organes de presse du groupe wal fadjr et ceux du groupe Sud communication. A partir de 1982, on a assisté à une prolifération d’organes de presse, aussi bien au niveau de la presse écrite, des télévisons, des radios que de la presse en ligne. C’est à partir de ce moment aussi, que l’on a constaté l’apparition sur la scène médiatique, de nouveaux acteurs venus d’horizons divers. Il faut le dire pour s’en désoler, la qualité des recrutements dans ce secteur était devenue de moins en moins conforme aux exigences des règles et principes déontologiques en vigueur dans ce noble métier de la presse. Le Sénégal comptait parmi les plus brillants journalistes et animateurs de radios d’Afrique francophone. Certains d’entre-eux rivalisaient avec les meilleurs acteurs de la presse aussi bien en France que dans le reste de l’Europe . Au niveau de la radio, des journalistes comme Ibrahima Deme, Djibril Ba, Guewane Niane, Ibrahima Mbengue, Ousmane Cisse Madamel, Tony stephen, Alé Ndao, Massamba Thiam, Gabriel jacques Gomis , Ousseynou Diop , Ndiaye Mody Guirandou, Mbaye sidy Mbaye, des animateurs de la trempe de Demba Dieng , Francis cheikna Ba, Nicole Sarr, El Hadj Mada Penda Seck ou Doudou Diop, un non voyant qui tenait en haleine des nuits entières les auditeurs de Radio Sénégal, El Hadj Mansour Mbaye, Ablay Naar Samb et son groupe, Margueritte Thiam. Des journalistes sportifs de la tempe de Alassane Ndiaye dit Allou , qui était adulé sur tout le continent africain, jusqu’aux rives du Congo, Pathé Fall Dieye, Ahmed Béchir Counta, Abdoul Majib Sène , et tant d’autres journalistes et animateurs de qualités professionnelles incontestables , qui me pardonneront de ne pas les citer ici . Au niveau de la presse écrite, il y avait aussi des ténors comme Bara Diouf, Mame less Dia, Aly Dioum, Serigne Aly Cisse du soleil. Plus tard on a connu une autre génération de brillants journalistes et animateurs de la trempe de Babacar Toure, Abdoulaye Ndiaga sylla, Adama Gaye, Mansour Sow, Djadji Touré, Ibrahima Gaye, Sokhna Dieng, Reine Marie Faye, Amadou Mbaye Loume, Cherif El valide Sèye, Momar seyni Ndiaye. Ces trois derniers nous ont hélas quittés prématurément. Mame less camara, Psk, Mamadou Kassé Malaye Diop, Pathé Mbodje , Mamadou Oumar Ndiaye, Sokhna Dieng, Chetifa, Elizabeth Ndiaye, font également partie des exemples à citer, et bien évidemment, d’autres, tout aussi méritants parmi les anciens, comme au niveau de la jeune génération. Le dénominateur commun de ces hommes et femmes de médias est qu’ils ont eu tous ou presque, un background sociologique, académique ou professionnel. Une expertise imbibée de leur culture, de leur tradition, de leur éducation mais aussi de leur niveau de formation dans des écoles reconnues et réputées. Ils avaient une claire conscience de tous les « dangers » liés à la prise de parole et à l’écriture destinées au monde d’ici et d’ailleurs. L’un d’entre eux m’a avoué un jour avoir eu beaucoup de remords, en écrivant sur une autorité, des informations qui étaient loin d’être fondées, sans avoir pris la précaution de les vérifier. Les enfants de la personne injustement incriminée sont restés plusieurs jours, refusant d’aller à l’école pour ne pas être la risée de leurs camarades. « J’ai eu le sentiment, avoua t’il humblement, d’avoir détruit toute une famille ». Depuis lors, il dit prendre énormément de précaution avant de livrer une information sur une personne. Un de nos brillants professeurs de journalisme dont j’ai cité le nom plus haut , ne disait-il pas à ses étudiants : « A chaque fois que vous aurez fini de rédiger un article, remplacez tous les noms que vous avez cités par ceux de personnes qui vous sont proches, et vous aurez une idée de l’effet que cela peut provoquer chez les individus concernés par ».