Abdoulaye Ndoye, Sg du Cusems ne trouve pas efficace la manière de fêter le 1er Mai, au Sénégal. Il est d’avis qu’à chaque Fête du travail, ce sont les mêmes actes qui sont posés. ‘’Chaque 1er mai, au Sénégal, on prend les mêmes revendications et on reprend à zéro. C’est-à-dire que si on avait comparé les cahiers de doléances d’il y a 5 ans et celui d’aujourd’hui, on aurait eu l’impression que ce sont les mêmes revendications. Donc, on peut dire qu’il y a un problème d’efficacité’’, a-t-il confié. Il était l’invité du Plateau spécial de Dakaractu organisé dans le cadre de la célébration de cette fête du travail.
Reconnu pour ses luttes farouches engagées pour de meilleures conditions de vie de ses collègues enseignants, il dit estimer avec ses pairs, que l’État est conscient de ce qu’il doit faire. ‘’Le 1er Mai est une journée de réflexion sur les questions essentielles du présent et de l’avenir, pour que l’on puisse nous projeter’’. Mais, poursuit-il, ‘’si on avait respecté les engagements contenus dans le protocole signé en 2018, aujourd’hui, on n’en serait pas là à dire que ceci a été fait, cela non ! Sur le protocole, l’État avait pris des dates. Mais aucun délai n’a été respecté. Cela pose problème. Il nous faut donc rappeler, aujourd’hui à l’État qu’il avait pris des engagements devant la Nation, les élèves, les partenaires, entre autres’’.
‘’Nous avons l’espoir que, nous avons un nouveau régime et un président de la République réélu. Macky Sall connait tous les problèmes des enseignants, c’est son gouvernement qui avait négocié. Le Fast-track dont on parle, devrait commencer chez les enseignants. Le problème des enseignants se résume sur les lenteurs dans le traitement des dossiers, pour l’intégration, pour l’invalidation, pour la mise en solde, pour le traitement des rappels. Mais également des lenteurs dans le traitement des paiements des indemnités du baccalauréat, dans la formation diplômante, dans la matérialisation des accords ; je crois que si le président Macky Sall prenait ces points en charge, beaucoup de choses seraient réglées’’.
Sur ces revendications a-t-il poursuivi, ‘’le protocole d’accord signé le 30 avril 2018 est vieux d’un an. Mais l’essentiel des accords n’a pas été respecté par l’État. C’était un protocole particulier pourtant en ce sens que c’est le Premier ministre (Mohamad Boun Abdallah Dionne) qui l’avait présidé. C’était en présence, de la Cosydep, du Haut conseil du Dialogue social, de l’association des parents d’élèves, Conseil économique social et environnemental, de l’Assemblée nationale, et des membres du G6, c’est-à-dire des syndicats les plus représentatifs. On réclamait, entre autres, une équité et une justice sociale. Parce que nous avons constaté depuis 2004, une dérégulation du système indemnitaire au Sénégal. On avait dénoncé beaucoup de disparités, une étude avait été menée et cela a confirmé nos revendications. Le Premier ministre, quand on l’a rencontré, avait confié qu’il avait le rapport sur son bureau. Nous pensons que le Sénégal ne peut pas faire moins que le Burkina Faso. Parce que ce problème s’est posé là bas, le président Burkinabé a opéré des corrections nécessaires.
Le problème est que quand l’État prend des engagements, nous les considérons comme acquis. On fait le tour pour aller informer les membres. Mais si en retour, il ne tient pas sa parole, là il nous met en mal avec nos pairs. Nous avons vu aussi que le droit syndical est en train d’être violé, au Sénégal. Il y a une certaine confiscation des libertés syndicales. Alors que ce droit a sa place dans notre constitution.