Mme Aminata, née FALL épouse NIANG, est une mère de famille, citoyenne sénégalaise. Elle juriste et expert fiscal agréé, inscrite à l’Ordre. Mme Niang est la fille ainée de Feu Tanor Latsoukabé FALL, plus connu sous le nom de Tanor Thiendella FALL du fait qu’il est fils de El Hadj Thiendella Nguenar FALL (et de Ndatté FALL). Son père était notamment Inspecteur des Impôts, fonctionnaire international, banquier et Directeur Général de ce qui fut l’Union Sénégalaise de banques (USB) devenue depuis lors le Crédit Lyonnais, aujourd’hui le Crédit du Sénégal Attijari. Il est titulaire de plusieurs décorations nationales et étrangères. Mme. NIANG a obtenu à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD) une maîtrise (on dit maintenant Master!) en droit des affaires et un DESS en droit bancaire et fiscalité. Elle est également titulaire d’une maîtrise d’anglais. Elle a intégré la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) il y a 23 ans, où elle occupe actuellement les fonctions de Directeur Général de l’Organisation et des Systèmes d’Information au Siège. A ce titre, elle coordonne les activités de quatre Directions (Direction de la Comptabilité, Direction du Contrôle de Gestion, Direction de l’Organisation et des Méthodes et Direction des Systèmes d’information). Antérieurement à ce poste, elle a occupé différentes fonctions à la BCEAO, notamment Juriste SENIOR, Directeur des Affaires Juridiques, Directeur de la Sécurité, Directeur de l’Organisation et des Méthodes et Conseiller du Directeur Général de la Stabilité et de l’Inclusion Financières en charge des projets « Implémentation des Normes de Bâle II et Bâle II dans l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) » et « Révision du Plan Comptable Bancaire de l’UMOA ». Auparavant, elle a travaillé pendant 10 ans comme Conseil juridique et fiscal au Cabinet Coopers & Lybrand Aziz DiIEYE, où elle été embauchée quasiment dès sa sortie de l’université. En dehors de ses activités professionnelles, elle m’intéresse aux questions de justice sociale, de droits humains (droits des femmes et des enfants, en particulier) et aussi de développement durable. Voulant être utile à sa société dans ce domaine, elle est devenue membre, il y a une trentaine d’années, de l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS) dont elle est membre du Conseil d’Administration. Par ailleurs, depuis 2010, elle est la Présidente de la Fondation UCAD, université dont elle est un pur produit. Dans cet entretien exclusif, elle revient avec Daakaractu sur les raisons de création de la fondation UCAD, sur ses objectifs, sur quelques réalisations et sur les grands défis de l’heure.
Vous êtes très intéressée par les questions de justice sociale. Est-ce que ceci est à l’origine de la création de la Fondation UCAD ? C’est d’abord quoi la Fondation? D’où vous est venue l’idée de la mettre en place ?
Ce n’est pas moi qui ai créé la Fondation. L’idée est née de l’ancien Recteur de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD), le Professeur Abdou Salam SALL, à qui je rends hommage au passage. Il a été inspiré notamment par le système universitaire anglo-saxon dans lequel les anciens de l’université, les Alumni comme on les appelle, reviennent dans leur établissement et, en retour de la formation reçue, s’impliquent dans son fonctionnement (financement des activités, encadrement des jeunes pour leur insertion professionnelle, partage d’expertise, etc) dans un esprit d’entraide et de solidarité transgénérationnelle. En Amérique du Nord (USA, Canada) où c’est très courant, le budget de nombreuses universités est financé par leurs diplômés à 80, voire 90%. Donc le sentiment d’appartenance à l’université est cultivé et peut être extrêmement fort. Certaines personnalités aux Etats Unis arborent en permanence un pins de leur université, voire personnalisent la plaque d’immatriculation de leur voiture avec le logo de leur université ! Abdou Salam SALL a eu cette idée géniale, qu’il a fait valider par l’Assemblée de l’Université en 2006. En 2009, l’Assemblée Générale constitutive de la Fondation UCAD s’est tenue dans les locaux de l’université, en présence de plusieurs personnalités anciens étudiants de l’UCAD. J’ai été conviée à cette AG à ce titre et j’ai eu le grand honneur d’être choisie par les membres Fondateurs comme Présidente du Conseil de Fondation. Une fois mise sur pied, la Fondation a engagé la procédure de reconnaissance d’utilité publique, statut qui lui a été reconnu en janvier 2010 par décret du Président de la République. J’avoue que j’ai tout de suite été séduite par cette idée de Fondation dans la mesure où elle m’offrait l’opportunité d’aider bien modestement à créer davantage de justice et d’équité sociale, en l’occurrence dans le milieu universitaire. Théodore Monod, parrain du Musée d’art africain de l’IFAN, disait: « Le peu que l’on peut faire, le très peu que l’on peut faire, il faut le faire quand même » !
Vous avez dit, c’est vrai, que les gens doivent revenir un peu dans cette université qui les a formés….
L’objectif c’est globalement quoi ?
Et bien, la Fondation a globalement pour objectif de trouver des ressources financières complémentaires et de les mettre à la disposition de l’UCAD afin de l’aider dans le financement de ses activités pédagogiques et sociales au profit des étudiants et des enseignants. En d’autres termes, disons que c’est un moyen alternatif de financement du budget de l’université. Celui-ci est certes pris en charge par l’Etat, mais justement l’Etat ne peut pas tout faire, alors que les besoins de l’université sont criants… Pour réussir ce challenge, la Fondation vise principalement à faire appel aux anciens de l’université dont elle doit renforcer le sentiment d’appartenance à l’UCAD et l’esprit de solidarité intergénérationnelle au sein de la communauté universitaire et dans les rapports entre cette communauté et le reste de la société. Il faut rappeler que l’université de Dakar (ancienne dénomination), créée en 1957 par l’administration coloniale de l’époque, était la 1ère université francophone et couvrait toute l’Afrique occidentale française (AOF). Plusieurs générations d’étudiants en sont diplômés et font aujourd’hui sa grande fierté. Ils sont devenus de très hauts cadres (ministres, ambassadeurs, fonctionnaires internationaux, chercheurs, etc). Je pense que c’est la seule université au monde qui compte parmi ses alumni trois Présidents de la République en exercice, à savoir : les Présidents Macky SALL du Sénégal, Ibrahim Boubacar KEITA du Mali et Patrice TALON du Bénin. L’ancien Président du Sénégal Maître Abdoulaye WADE y a enseigné. L’ex Président du Bénin M. Yayi BONI est un diplômé de l’UCAD. Mme Henriette Dagri DIABATE, Grande Chancelière de l’Ordre National de la Côte d’ivoire y a étudié. Et je peux en citer d’autres encore…. C’est donc une université à vocation panafricaine qui avait une excellente réputation.
Toutefois, aujourd’hui elle a besoin de redorer son blason tant elle est confrontée à de sérieuses difficultés qui ont pour nom surpopulation, enseignants en nombre insuffisant, grèves fréquentes avec comme corollaires la violence et l’insécurité.
Tout cela a des incidences négatives sur la qualité des enseignements, bien évidemment. Les anciens et amis de l’UCAD doivent revenir à leur Alma Mater et la Fondation UCAD veut s’appuyer sur un réseau fort d’alumni, pour constituer autour de l’université une communauté d’intelligences et de synergies afin de la conforter dans une position d’université d’excellence, au service de l’Afrique.
Parmi les objectifs spécifiques de la Fondation, on peut citer tout d’abord le financement de la recherche. En effet, les activités de recherche sont particulièremen…