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Les BONNES FEUILLES de l’ouvrage “Le Crime organisé dans le Sahel : L’utilisation du numérique et les politiques de prévention” ( Mamadou Mouth Bane)

Les BONNES FEUILLES de l’ouvrage “Le Crime organisé dans le Sahel : L’utilisation du numérique et les politiques de prévention” ( Mamadou Mouth Bane)

Spécialiste des questions de sécurité, le journaliste Mamadou Mouth Bane a sorti “Le Crime organisé dans le Sahel : l’utilisation du numérique et les politiques de prévention”. Un ouvrage sur les nouvelles menaces qui tapent aux portes des pays du Sahel. Constituées essentiellement autour du crime organisé, ces menaces ont évolué et ont fini d’accaparer l’espace numérique. Un changement de paradigme qui n’en donne pas moins du fil à retordre aux États du Sahel dont les systèmes de sécurité ne sont pas toujours à la hauteur de l’ingéniosité dont peuvent faire montre les “bandits”. Le journaliste expert pose le débat tout en ébauchant des débuts de solution. Dakaractu vous propose les bonnes feuilles de cet ouvrage que tout épris des questions de paix et de sécurité devrait se procurer. Dans la même lignée, il nous revient de l’auteur qu’un débat autour des questions évoquées dans le livre sera organisé vendredi prochain à l’Harmattan. Mamadou Mouth Bane, Latif Aidara et Baidy Sy seront les principaux intervenants. Alioune Tine sera aux commandes pour modérer les discussions.

PREMIERE PARTIE : LE DEVELOPPEMENT DU CRIME ORGANISE DANS LE SAHEL

CHAPITRE I : Nature des crimes dans l’espace du Sahel

Section 1 : instabilité politique et crimes organisés

Comme nous l’avons expliqué dans l’introduction, le crime organisé se développe plus dans les zones en proie, en général, à des crises politiques. Le Sahel est pénétré d’Ouest en Est par des tensions politiques qui ouvrent la voie aux organisations criminelles. Ces crises provoquent des déplacements de populations qui vivent dans une précarité lourde de conséquences sociales dans des Etats fragiles. Cette fragilité est tributaire de leur instabilité politique. Et, lorsque de tels Etats partagent la même aire géographique, cela crée un risque d’instabilité généralisée et qui encourage l’émergence de groupes criminels. Dans cette étude, nous ne faisons pas de différence entre un groupe terroriste et un groupe criminel. Car ils ont les mêmes fonctions.

En général, les groupes terroristes s’implantent dans les zones de non droit où l’on remarque une absence de l’Etat. Lorsqu’on parle d’absence de l’Etat c’est l’absence de la puissance publique (armée, police, gendarmerie, administration)…Les groupes criminels profitent de ces situations pour pénétrer une zone dans le but d’y mener leurs activités. Nous allons voir, avec des exemples, la géopolitique ou la géographie des conflits politiques pour mieux analyser l’ampleur du crime organisé dans le Sahel.

Les nombreux conflits politiques dans cette partie de l’Afrique exposent davantage les pays à la criminalité. Par exemple, le Sénégal gère depuis 1982 la rébellion du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) du Sud. De par son approche combattive, le MFDC peut être considéré comme une organisation criminelle vêtu du manteau indépendantiste, et impliqué dans le trafic de bois et de chanvre indien. Certains rebelles de cette organisation membre de la branche armée du Nord étaient dans l’entourage proche de l’ancien président Gambien Yahya Jammeh à qui ils vendent leurs services militaires. Ces rebelles collaboreraient avec des trafiquants de drogue venus de la Guinée Bissau voisine. La Gambie est une préoccupation sécuritaire surtout avec celle nouvelle donne née de l’élection d’Adama Barrow dont la victoire était remise en cause par le président sortant. Cette crise politique, si elle est mal gérée, pourrait déboucher sur le réchauffement du front Sud du Sénégal avec des risques de reprise de service des anciens rebelles libériens et sierra léonais. L’éclatement d’une guerre en Gambie sera une aubaine pour les groupes terroristes sahéliens. Il faudra craindre aussi une migration des terroristes déjà en mal en Libye vers la Gambie. Cette donne ne devrait pas échapper à la Commission Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) mais également aux autorités sénégalaises surtout lorsqu’on sait que le chef rebelle Salif Sadio ami de Jammeh, est entretenu par ce dernier depuis plusieurs années. Pire encore, Essa Bokkar Sey, ancien ambassadeur de la Gambie en France, Taïwan et Usa avait révélé

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