Son avis est clair. Le Sénégal a connu deux législatures regrettables, à bien des niveaux. Moussa Tine, l’invité du Grand Jury de ce dimanche, contrairement à bon nombre d’observateurs, n’évoque pas cette » piètre qualité intellectuelle des hommes envoyés à l’hémicycle », tant décriée pour étayer sa thèse, mais le corrompu système dans lequel ils évoluent. Pour le leader de l’Alliance Démocratique Pencoo, c’est l’exécutif qui ne joue pas franchement le jeu et qui maintient les parlementaires dans une situation compliquée suspendant au dessus de leur tête une épée de Damoclès avec incidence financière.
En termes plus clairs, le leader politique évoque cette manne financière attachée à certaines responsabilités annuellement distribuées et renouvelées et qui ne sauraient échoir aux députés qui refusent le diktat de l’exécutif. » Le bureau de l’Assemblée nationale est annuellement renouvelé. Lorsque que vous êtes dans le bureau, le salaire est doublé. » À en croire le leader politique, c’est une manière pour l’exécutif de tenir à carreau le député qui, pour ne pas perdre certains avantages ou pour en bénéficier, est obligé de ne créer aucun problème. Fort de ce constat, Moussa Tine de préconiser des réformes urgentes. » La situation qui prévaut au Parlement est voulue du fait d’une volonté constitutionnelle exprimée. L’exécutif a la primauté sur l’ordre du jour au niveau de l’Assemblée nationale. Il faut arriver à réformer l’Assemblée. Il faut travailler à renforcer les pouvoirs de l’opposition au niveau de l’Assemblée nationale. Il faut travailler à davantage renforcer le député, à renforcer ses capacités. Il faut amener les députés à pouvoir faire par eux-mêmes des propositions de lois, des amendements, à pouvoir lire les budgets… »