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Leçons d’un scrutin (Par Abdou Fall)

Leçons d’un scrutin (Par Abdou Fall)

La page de l’élection Présidentielle qui vient d’être tournée a été notamment marquée par l acharnement de l’opposition Sénégalaise à convaincre d’un climat de tension purement artificielle savamment entretenue par des habiletés à se servir des médias et des réseaux sociaux pour créer une bulle qui, à force d’être alimentée, a fini par renvoyer à une certaine réalité dans des segments non négligeables de l’opinion. 
Avec son prolongement dans l’opinion internationale, il s’est progressivement installé l’idée que le Sénégal s’acheminait vers une élection à haut risque de perturbations et de désordres alors que rarement le pays n’aura été aussi stable et le peuple aussi serein face à une échéance électorale aussi décisive pour son avenir.
Il faut dire que l’affaire Karim Wade a largement pesé ‘sur le premier mandat du Président Macky Sall ; Moins le dossier judiciaire en tant que tel, que le poids du personnage Abdoulaye Wade qui s’est substitue ‘ au fils pour déplacer le débat sur le champ politique et porter le combat à sa place avec le soutien de son parti, ses alliés et ses amis du Sénégal et de l’étranger. 
A ce face à face singulier est venu se greffer le dossier Khalifa Sall, toujours sous le registre des fautes de gestion, encore une fois inscrites volontairement dans le rôle des « contentieux politiques « .
Il a été cependant remarquable qu’en dépit de l’intense campagne médiatique entretenue avant et après les élections dans le pays et sur l’international, le Sénégal n’en a pas moins poursuivi sa marche dans la voie de la construction démocratique d’une nation résolument engagée dans ses tâches de développement. 
Le fonctionnement de l’état et des institutions, de l’appareil de production, et du système démocratique du pays n’ont connu à aucun moment des entraves de nature à gêner leur   marche normale.
Toutes les élections ont été tenues à date et jusque là aucun élément de preuve tangible d’atteinte aux droits et libertés des citoyens et des partis n’a été brandi.
Au total , cette élection a  encore une fois confirme ‘ la maturité du citoyen – électeur ainsi que la robustesse de nos institutions qui ont fait preuve d’une capacité de résilience reconnue par tous  les Sénégalais de bonne foi et par l’ensemble des observateurs électoraux nationaux et internationaux Le double mouvement de regroupement des forces politiques  qui prouve la pertinence de l’option du parrainage ainsi que les scores honorables réalisés par les challengers du Président Macky Sall constituent cependant des données nouvelles qu’il convient naturellement  de prendre en compte .
Le Pds, sans candidat à l’élection,  n’en continue pas moins d’occuper une position de centralité’ en raison précisément du poids politique de son leader et de son statut de principale force de l’opposition parlementaire.. 
C’est dans le contexte de ce décor ainsi campe ‘ qu’il serait intéressant d’interroger l évolution du nouveau cycle démocratique du Sénégal indépendant, amorce’ en 1974 avec le président Senghor et consolidé depuis l’avènement du Président Abdou Diouf en 1981 dans le cadre du multi-partisme intégral. 
II est arrivé  le moment d’une évaluation objective et sans complaisance de notre trajectoire démocratique pour définir les bases d’un nouveau consensus qui questionne certes  la gouvernance de nos institutions mais qui s attache tout autant à mettre l’accent sur les obligations de toutes les parties , en particulier  l’opposition,  les médias et  la société civile dans la définition de  règles convenues de nature à garantir les équilibres entre droits et devoirs ,  libertés et responsabilités. 
Avec l’expérience vécue ces quarante dernières années d’un régime de libertés absolues en faveur des citoyens, des partis, des médias et associations, une évaluation sereine, rigoureuse et responsable devrait pouvoir s’imposer en vue du perfectionnement de notre système démocratique dans la perspective de son encadrement et de la redéfinition des responsabilités qui s’imposent à l’ensemble des parties prenantes au jeu démocratique. 
Il faut avoir l’honnête’ de reconnaître que toutes les luttes démocratiques menées ces quarante dernières années dans notre pays ont concouru à l’élargissement des espaces de libertés dans toutes les sphères de l espace public sans toutefois insister outre mesure sur les obligations propres à chacune des parties prenantes au jeu démocratique.
Mais au plan normatif comme dans la pratique, nous avons construit un modèle de démocratie de référence qui a largement fait ses preuves et reconnue comme telle dans le monde entier.
Et c’est précisément pour avoir pratique ‘ et éprouvé sur une si longue période ce modèle dit de  » multi-partisme intégral »   qu’il y a bien lieu aujourd’hui d’engager une réflexion et un débat sérieux sur les acquis à consolider et les travers évidents à corriger. 
Sous ce rapport, la loi électorale sur le système de parrainage intervient comme une décision de grande portée qui a révélé toute sa pertinence lors de la Présidentielle du 24 Février pour avoir consacré et permis la tenue d’une élection calme, sereine, et organisée dans la rigueur et la plus grande transparence. 
Parmi les effets positifs induits par la pré-sélection occasionnée par le parrainage, on a noté les dynamiques de regroupements salutaires pour donner davantage de lisibilité aux citoyens sur la configuration du champ politique partisan.
Le droit positif de notre pays consacre fondamentalement la liberté d’association qu’il ne peut être envisagé de remettre en question.  Il n ‘en reste pas moins qu’on a aussi parfaitement le devoir et la responsabilité d’en encadrer la pratique si des formes d’usage inconsidéré deviennent de nature à entraver le droit des citoyens à un vote organisé et crédible.
 Le droit des partis â concourir aux suffrages ne peut en aucun cas primer sur le droit des citoyens à un vote libre, paisible et serein.
Tout autant que les partis politiques, les médias, le mouvement social syndical, les organisations socio-professionnelles, les syndicats patronaux, les groupements de cadres des administrations et commis de l état, les universitaires, les acteurs de la société civile sont, entre autres autant d’acteurs majeurs, parties prenantes au quotidien de la prise de parole publique, du débat et du jeu démocratique. 
Dans chacune de ces sphères, y compris dans les communautés religieuses, des formes de concertation adaptées doivent pouvoir être envisagées en vue de redéfinir ensemble les bases d’un nouveau consensus sur le perfectionnement de notre modèle démocratique dans une perspective de construction d’une société de confiance, unie et solidaire, ayant foi en elle même pour réussir le pari d’une émergence aujourd’hui largement à sa portée. 
Cette démarche serait d’autant plus opportune qu’elle interviendrait dans un contexte historique d’essoufflement manifeste du modèle libéral de démocratie représentative dont l occident a décidé de faire la norme. La crise de ce modèle n’épargne aujourd’hui aucune nation, en Europe en particulier où partout des courants radicaux antidémocratiques gagnent de plus en plus en poids et en influence dans des sociétés pourtant réputées évoluées.
C’est pourquoi , il est du devoir impérieux  des dirigeants et des membres des organisations  politiques et sociales parties prenantes de la coalition Benoo Book Yaakaar de mesurer les  responsabilités qui sont les leurs dans la préservation et  le renforcement du  bloc politique hégémonique qui a permis au Sénégal d’engager durant cette décennie les importantes  réformes économiques et sociales qui viennent de bénéficier du soutien auss…


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